Divertissement

l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn raconte le harcèlement qu’elle a subi lorsqu’elle était médecin

Dans un documentaire diffusé dimanche sur M6, l’hématologue déplore avoir été un fantasme sexuel pour certains confrères et confie avoir quitté la profession en raison du harcèlement qu’il subit depuis des années.

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L'ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn, le 25 septembre 2023 à Paris.  (JOËL SAGET / AFP)

Près d’un mois après les révélations de Karine Lacombe, qui accusait l’urgentiste Patrick Pelloux de « harcèlement sexuel et moral », la parole circule toujours à l’hôpital. Dans le documentaire Des chemisiers pas si blancsréalisé par Marie Portolano et Grégoire Huet, diffusé sur M6 dimanche 5 mai, l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn raconte également avoir été victime de harcèlement moral et sexuel lorsqu’elle était médecin. «C’était tellement violent, une telle exclusion. J’étais épuisé, » se confie-t-elle devant la caméra.

Cette spécialiste en hématologie a effectué l’essentiel de sa carrière à l’hôpital Necker à Paris. En 2003, elle avait 40 ans et se préparait à devenir enseignante. Face à une commission composée exclusivement d’hommes, chargée de sélectionner les futurs cadres hospitaliers, Agnès Buzyn se souvient, à ce moment-là, avoir « J’ai réalisé l’anomalie », UN « dysfonctionnement grave ». Mais le pire est encore à venir.

Une fois professeure, elle comprend que ce nouveau statut ne plaît pas à tous ses collègues. Agnès Buzyn ressent un « une immense agression » de leur part, comme s’ils « Je ne supportais pas d’avoir une femme hiérarchiquement au-dessus d’eux ». Selon elle, son nouveau titre les a rendus « fou furieux ». Elle dit également qu’elle a été réduite à un « fantasme sexuel » Pendant quatre ans. Et donnez l’exemple de ce représentant des médecins de l’hôpital Necker, qui aurait dit dans son dos : « C’est drôle, chaque fois que je la vois entrer dans mon bureau, je la vois avec un fouet et des bottes. »

«J’étais pré-suicidaire»

Face à tout ça « violence » et ça « rayonnage »Agnès Buzyn finit par rendre la blouse. « J’ai décidé d’abandonner mon métier de médecin », elle dit. Une décision radicale, motivée en partie par un instinct de survie. «J’étais pré-suicidaire»» confie-t-elle, ajoutant que ses enfants étaient aussi une raison pour qu’elle ne passe pas à l’action.

Le reste de sa carrière, Agnès Buzyn le passe au sein des institutions publiques liées à santé et à nucléaire. Elle est ensuite promue ministre de la Santé en 2017, dans le gouvernement d’Édouard Philippe. Un poste qu’elle occupera jusqu’en 2020, avant que l’épidémie de Covid-19 n’explose en France.

D’autres femmes médecins « médiatiques » ont pris la parole ces dernières semaines pour briser le silence, donnant naissance au mouvement #MeToo à l’hôpital. Marine Ltemporel, Miss France 2013, a par exemple raconté avoir affronté « des questions sur (son) confidentialité »comme « Est-ce que tu aimes telle ou telle position ?. Elle témoigne également dans le documentaire sur les violences sexistes et sexuelles dans les hôpitaux diffusé dimanche.

Mais la genèse de ce #MeToo à l’hôpital découle avant tout du témoignage de Karine Lacombe, publié dans Paris-Match le 10 avril. L’infectiologue a depuis rencontré le ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, pour évoquer les attentats dont elle accuse Patrick Pelloux. Le ministre a alors lancé une série de consultations auprès des représentants des médecins et des internes. Le 24 avril, il promettait sur France Inter «des avenues concrètes» et « des propositions concrètes » pour mettre un terme à « culture de l’impunité ».

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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