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L’AMF dénonce l’inefficacité des contraintes sur les budgets locaux pour réduire le déficit public et propose le choix de la responsabilité

L’AMF a participé aujourd’hui à la réunion du Haut Conseil des finances publiques locales à la demande du ministre de l’Économie et des Finances pour évoquer la situation des finances publiques.

Les comptes publics sont dans une situation grave qui met en danger l’économie et la souveraineté du pays. A 110,6% du PIB, la dette publique a atteint des niveaux sans précédent.

Le président de l’AMF, David Lisnard, a rappelé que la dégradation des finances publiques vient essentiellement de l’Etat et des comptes sociaux. La dette des collectivités ne concerne que l’investissement et elle est au même niveau qu’en 1995, à 8% du PIB, contrairement à celles de l’Etat et de la Sécurité sociale qui se sont envolées.

Dans le même temps, depuis 2010, l’État a déjà prélevé 71 milliards d’euros sur les dotations du bloc communal, ce qui d’une part réduit leurs possibilités d’action, d’autre part n’a pas amélioré les comptes publics, bien qu’au contraire .

L’AMF estime que les mesures proposées, qui consistent à drainer davantage les collectivités à hauteur de 2,5 milliards d’euros en 2024, et à accroître leur placement sous la tutelle d’un Etat pourtant surendetté, seront inefficaces, voire contre-productives.

Les finances des collectivités ont déjà été asséchées par l’État, via des réductions de dotations ou des compensations partielles des ressources locales éliminées. Cette contribution ne s’est pas traduite par une réduction du déficit ni des cotisations obligatoires payées par les contribuables. En revanche, les compensations des ressources locales coupées par l’Exécutif pèsent lourdement sur le budget de l’Etat, à hauteur de 52 milliards d’euros par an.

Les restrictions imposées aux collectivités se sont même révélées contre-productives, puisqu’elles ont conduit à une réduction des investissements, alors même que les collectivités portent plus de 70 % des investissements publics et soutiennent ainsi la croissance. A ce titre, comme en 2010 lors de la crise des subprimes, l’AMF propose l’avancement du versement du FCTVA pour soutenir les investissements, notamment en matière de transition écologique.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’AMF appelle l’Exécutif à changer son approche du redressement des finances publiques et à privilégier la responsabilité, et donc la liberté locale. Ce changement doit passer par l’autonomie financière et fiscale des communautés. Ils doivent pouvoir rendre compte aux résidents de leurs choix de gestion et financiers.

Par ailleurs, l’AMF propose une réforme des dotations, notamment de la DGF, dont le montant doit être indexé sur l’inflation.

Pour avoir une juste appréciation de la situation des finances locales, l’AMF propose une revue des normes, des dépenses transférées et des recettes non compensées, ainsi qu’une revue des dépenses communautaires sur les politiques publiques prioritaires, comme la transition écologique ou le logement.

L’AMF se tient à la disposition de l’Exécutif et des parlementaires pour détailler l’ensemble de ces propositions qui pourront être inscrites dans le projet de loi de finances pour 2025.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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