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La Russie met la main sur un demi-milliard de dollars de JP Morgan

C’est près d’un demi-milliard de dollars, 440 millions pour être exact, que la Russie s’apprête à saisir sous le nez de JP Morgan. La banque américaine s’est vu imposer une telle sanction à la mi-avril par un tribunal arbitral de Saint-Pétersbourg dans le cadre d’un litige avec la deuxième banque russe VTB. Il n’a été publié que ce mercredi.

Selon Bloomberg et le Financial Times, l’institution russe a justifié cette saisie expresse par le fait que JP Morgan serait en train d’organiser la sortie de ses actifs du pays. Ce dernier voit également une participation dans la filiale d’une banque russe et d’autres droits de propriété sur des marques confisqués.

Œil pour œil, dent pour dent, la décision de justice intervient une semaine après la plainte de VTB suite aux sanctions américaines sur ses propres intérêts. JP Morgan détient un fonds de 440 millions de dollars de la banque russe aux États-Unis qui a dû être transféré vers un autre compte séquestre inaccessible. Ainsi, JP Morgan a fini par porter plainte la semaine dernière auprès de la justice américaine contre VTB, estimant qu’elle n’était pas responsable de la séquestration des actifs de son client.

Retenu en captivité

Il s’agit d’un nouvel épisode de la guerre froide que l’Occident et la Russie mènent à travers leurs entreprises depuis le début de la guerre en Ukraine. À la suite des sanctions des alliés de l’Ukraine, Vladimir Poutine a déclaré en 2022 l’obligation pour les banques d’obtenir un décret du Kremlin pour quitter le pays. Moins de dix établissements ont obtenu le droit de procéder à leur retrait de Russie sur les 45 présents, comme Mercedes-Benz Bank ou Intesa.

Les entreprises occidentales sont coincées sur place. Ceux qui continuent d’exercer leurs activités comme Leroy Merlin doivent composer avec des sanctions américaines et européennes qui compliquent terriblement les approvisionnements, en travaillant notamment avec des fournisseurs locaux.

Ceux qui tentent de partir laissent derrière eux de nombreuses plumes, leurs actifs étant souvent rachetés à bas prix par des entreprises locales ou nationalisées et offerts aux proches du régime en place. Ce dernier scénario est arrivé à Danone par exemple ou à Heineken. Depuis l’année dernière, une « exit tax » d’au moins 5 % de la valeur marchande des actifs concernés a été ajoutée.

Représailles américaines

Des listes d’entreprises amies ou ennemies circulent parmi les autorités comme le raconte « Les Echos ». En début d’année, le patron d’Unicredit italien expliquait : « notre stratégie en Russie reste inchangée, nous continuons à réduire nos activités. Si nous trouvions le bon acheteur, nous vendrions, mais pour le moment, ce n’est pas le cas.

D’autres acteurs comme le Crédit Agricole parviennent à réduire progressivement leur exposition, ayant divisé son exposition par plus de trois à 1,3 milliard d’euros.

Depuis décembre dernier, la pression américaine est montée d’un cran, car Washington a promis des représailles sur son marché aux banques non américaines qui financent des personnes ou des entreprises sous sanction.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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