La finale de l’Euro U19, un tremplin vers les pros à ne pas manquer pour les Bleuets
Huit ans plus tard, l’équipe de France de Bernard Diomède a la possibilité d’aller chercher un nouveau titre à l’Euro U19. Les Bleuets défieront l’Espagne (en direct sur la chaîne L’Équipe ce dimanche soir à 20h) qu’ils avaient déjà rencontrée en phase de poules (2-2). A l’image de l’équipe de Kylian Mbappé sacrée championne d’Europe en 2016, la génération 2005 – accompagnée de quelques joueurs nés en 2006 – a l’occasion d’inscrire son nom au palmarès et, pourquoi pas, de revenir dans son club avec de plus grandes ambitions.
Car la catégorie U19 est la première à intégrer un grand nombre de joueurs ayant déjà atteint le niveau professionnel. « C’est une catégorie où les jeunes commencent à s’entraîner avec les pros de leur club. Et pour ceux qui ont déjà joué avec les pros, c’est clairement un avantage d’être convoqués pour des tournois internationaux. »résume Lionel Rouxel, ancien sélectionneur de l’équipe de France U19 et désormais à la tête des U16. L’Euro U19 devient alors l’occasion de confirmer certaines capacités aperçues en clubs. « Ce genre de compétitions nous permet de confirmer le potentiel déjà identifié chez certains joueurs du club. Si cela se confirme, cela donne plus de crédit aux joueurs. »complète Julien Cordonnier, directeur général de Sochaux.
« Avec leur victoire en U17, la plupart des joueurs sont sur le radar des clubs européens »
Cette sélection suivra-t-elle l’exemple de l’équipe sacrée en 2016, qui a vu émerger Kylian Mbappé, Marcus Thuram et Ludovic Blas ? Elle serait encore plus inspirée de marcher dans les pas de la génération 1996, éliminée en demi-finale du Championnat d’Europe 2015 mais dont 10 des 18 membres ont fini internationaux (quatre pour la France, M. Thuram, L. Hernandez, Pavard et Coman, et six pour d’autres nations). Déjà victorieuse de l’Euro U17 il y a deux ans, la génération 2005 est scrutée de près selon Michel Rablat, ancien directeur sportif : « Avec leur victoire en U17, la plupart des joueurs sont dans le radar des clubs européens. D’autant que participer à l’Euro U19 facilite l’intégration au plus haut niveau. »
Mais si ce tournoi est un accélérateur pour ceux qui y participent, il ne garantit pas pour autant le succès dans le monde professionnel. De nombreux jeunes se retrouvent dans des situations précaires dans des Championnats ou des divisions moins prestigieuses, d’autres ont même quitté le monde professionnel, à l’image de Nicolas Senzemba, demi-finaliste de l’édition 2015 devenu vidéaste. « Dans certaines générations, vous êtes portés par deux ou trois locomotives au-dessus du reste qui vous rendent meilleur, Rablat continue. Mais quand tu retournes dans un club avec des joueurs moins performants, tu redeviens un joueur moyen. »
« Ces U19 doivent évoluer en club et souvent, les choix vont à l’encontre de cela »
Pour l’ancien recruteur d’Everton, l’entourage peut freiner le développement. « Certaines personnes sont mal conseillées. Quand je vois ceux qui les entourent, je ne suis pas étonné qu’ils n’y parviennent pas. » Un avis partagé par Cordonnier qui pointe du doigt les mauvais choix de nombreux prospects. « Je pense que ces U19 doivent évoluer en club et souvent, les choix vont à l’encontre de cela. Beaucoup de joueurs négligent parfois l’opportunité de jouer en division inférieure. Pourtant – pour prendre l’exemple de notre division – plusieurs footballeurs ont réussi à lancer leur carrière en passant par la Nationale. » Briller à l’Euro U19 est donc un plus, pas une fin en soi. Une situation bien résumée par Lionel Rouxel : « C’est une expérience supplémentaire. Mais il reste encore un long chemin à parcourir. L’euro n’est qu’une étape. »