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« J’ai découvert que j’avais une demi-sœur en faisant un test ADN »

« J'ai reçu trois messages de la même personne.  C'est une fille qui m'a dit
José Luis Pelaez Inc / Getty Images « J’ai reçu trois messages de la même personne. C’est une fille qui m’a dit « je vois qu’on a 30% de patrimoine génétique commun » »

José Luis Pelaez Inc / Getty Images

« J’ai reçu trois messages de la même personne. C’est une fille qui m’a dit « je vois qu’on a 30% de patrimoine génétique commun » »

TÉMOIGNAGE – Mes parents ont divorcé quand j’avais trois ans. C’était la fin du second mariage de mon père, qui avait eu un autre enfant vingt ans plus tôt d’une précédente union. J’ai grandi avec la famille de ma mère, je voyais mon père de temps en temps, sachant que j’avais un demi-frère beaucoup plus âgé. Je ne me suis jamais posé d’autres questions à ce sujet : c’était une évidence.

En grandissant, j’ai coupé les ponts avec mon père. Je suis resté en contact avec les enfants de mon demi-frère, qui sont proches du mien en âge et avec qui je m’entends bien. J’ai déménagé dans une autre région et j’ai fait ma vie. Jusqu’au Nouvel An, il y a trois ans, lorsque j’ai décidé de faire un test ADN.

Je pensais tout savoir sur ma famille

Quand j’étais petite, j’entendais toujours mes amis parler de leurs origines venues de nombreux pays différents. J’ai répondu que j’étais française avec une pointe de curiosité : avais-je aussi un héritage d’ailleurs ? En 2021, lors du réveillon du Nouvel An, mon copain et moi – un peu ivres – avons décidé de faire un test génétique. Après réception du kit, tout est allé très vite. Trois semaines plus tard, nous avons eu les résultats et j’ai appris, très heureux, que j’avais des ancêtres nordiques.

Depuis plusieurs mois, je recevais régulièrement des messages sur le site de test, principalement de personnes partageant un tout petit peu de ma génétique – en gros, des cousins ​​éloignés. Je laisse passer ces messages sans y prêter grande attention.

Comment ma demi-soeur m’a contacté

C’est six mois plus tard que j’ai remarqué que j’avais reçu trois messages de la même personne. Je ne m’attendais à rien et je les ai ouverts sur mon lieu de travail. C’est une fille qui m’a dit « Je vois qu’on a 30% de patrimoine génétique commun ». Il n’y a aucun doute : ce nombre élevé signifiait que nous avions au moins un parent en commun. J’étais émerveillé, un peu comme dans un film. En faisant ce test, je n’avais jamais envisagé cette possibilité !

Nous avons échangé nos numéros de téléphone et avons commencé à discuter. J’étais pleine d’enthousiasme : j’avais une demi-sœur ! Elle était beaucoup plus prudente, comme si elle avait peur de s’imposer. Elle m’a dit qu’elle avait 40 ans, et qu’elle cherchait son père depuis longtemps sans succès. L’idée du test ADN lui est venue dans l’espoir de trouver quelqu’un qui partageait son héritage génétique, et qui pourrait aider à le retrouver. Il était très clair que nous avions le même père : sa mère lui avait expliqué qu’elle avait rencontré un homme qui était chauffeur – le métier de mon père –, qui portait le même prénom que lui et qui lui ressemblait physiquement. Tout coïncidait.

Des secrets de famille révélés

Nous nous sommes envoyés des photos pour chercher des similitudes entre elle, mon demi-frère, notre père et moi et nous avons trouvé des points communs au niveau du menton, des sourcils, du nez… Je lui ai aussi parlé de ce qui se passait. se passait dans notre famille : que mon père n’avait jamais été fait pour ce rôle, et que mon demi-frère et moi, après des relations problématiques avec lui, avions cessé de lui parler. Mais sa position était très différente de la nôtre : elle avait toujours voulu connaître son père. Je lui ai donné toutes les informations dont j’avais pour l’aider.

Au cours des cinq mois qui ont suivi, nous nous sommes écrits et avons passé plusieurs appels vidéo. Petit à petit, la vie est revenue à la normale pour tout le monde. J’ai rapidement annoncé la nouvelle à mes neveux et nièces, qui l’ont annoncé à mon demi-frère. L’information lui fut un peu plus difficile à accepter, pour ses propres raisons.

Aujourd’hui, cela fait trois ans que ma sœur et moi nous envoyons des messages de temps en temps. Nous aimerions beaucoup nous rencontrer pour solidifier ce lien entre sœurs, mais nous vivons dans des endroits très éloignés. Et je crois que, même si nous sommes impatients, nous retardons un peu ce moment : nous avons découvert 30% de notre patrimoine génétique commun, mais cela ne veut pas dire que d’un jour à l’autre, nous pouvons nous comporter comme des sœurs qui auraient grandi ensemble. Que devrons-nous nous dire ? C’est facile de se parler par SMS, mais quand on se voit, ça ne sera pas bizarre ?

Quoi qu’il en soit, dans ma vie, rien n’a changé sauf le positif : maintenant, quand on me demande si j’ai des frères et sœurs, je dis « oui, un demi-frère et une demi-sœur. » Même si nous n’avons pas grandi ensemble, c’est un fait avéré et je suis heureuse – bizarrement, presque fière – qu’elle fasse partie de ma vie.

Ce témoignage a été recueilli et édité par Aïda Djoupa. Avez-vous une histoire à partager? Écrivez-nous à temoignage@huffingtonpost.fr, nous vous répondrons avec la procédure à suivre.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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