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Israël s’oppose avec virulence à l’adhésion palestinienne à l’ONU

La perspective d’une solution à deux États semble lointaine. L’ambassadeur israélien à l’ONU a dénoncé lundi avec virulence la demande palestinienne d’adhésion à l’organisation internationale, au moment où le Conseil de sécurité commence officiellement à examiner cette approche avec un succès plus qu’improbable. « Le Conseil de sécurité discute actuellement de la reconnaissance d’un État palestinien », a lancé Gilad Erdan depuis la tribune de l’Assemblée générale, estimant qu’accéder à cette demande serait « la récompense la plus abominable pour les crimes les plus abominables ».

Le simple examen de cette demande est « déjà une victoire » pour ceux qui ont commis et soutenu les attaques sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre, a-t-il ajouté avant d’insister : « Quelle est la prochaine étape, envisager l’adhésion à l’ONU de l’État islamique ? » Selon lui, accorder aux Palestiniens le statut d’État s’oppose à l’idée de « parvenir par la table des négociations à une solution durable » au conflit, négociations au point mort depuis une décennie.

Le gouvernement israélien s’oppose à la solution à deux États, soutenue par une grande majorité de la communauté internationale, y compris les États-Unis. Depuis 2012, les Palestiniens bénéficient du statut d’« État observateur non membre ». La semaine dernière, ils ont officiellement relancé une demande datant de 2011 pour devenir membre à part entière de l’ONU. Le Conseil de sécurité s’est réuni lundi pour entamer le processus d’examen.

L’obstacle américain

Pour que la demande aboutisse, il faudrait d’abord une recommandation positive du Conseil de sécurité (au moins 9 voix pour, sans veto d’un membre permanent), puis un vote à la majorité des deux tiers à l’Assemblée générale. Mais les observateurs doutent que l’initiative franchisse le stade du Conseil en raison de la position des États-Unis, qui s’étaient déjà opposés à cette approche en 2011.

« Notre position n’a pas changé », a insisté lundi l’ambassadeur adjoint américain Robert Wood, répétant que la reconnaissance d’un Etat palestinien doit se faire dans le cadre d’un accord avec Israël, et non à l’ONU. La semaine dernière, il a souligné que les Etats-Unis étaient « contraints par la loi américaine » qui dit que « si le Conseil de sécurité approuve l’adhésion d’un Etat palestinien en dehors d’un accord bilatéral », le financement de l’ONU devrait être « coupé ». .

« Tout ce que nous demandons, c’est de prendre la place qui nous revient au sein de la communauté des nations », a soutenu l’ambassadeur palestinien auprès de l’ONU, Riyad Mansour, qui espère un vote du Conseil de sécurité le 18 avril.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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