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immigration, économie, démocratie… À quoi ressemblerait un second mandat de Donald Trump à la Maison Blanche ?

S’il est réélu, quatre ans après avoir quitté le pouvoir, le républicain envisage de mettre en œuvre une politique économique protectionniste et de lancer « la plus grande opération d’expulsion de l’histoire des Etats-Unis ».

Un deuxième mandat similaire au premier ? Donald Trump espère revenir à la Maison Blanche après l’élection présidentielle américaine qui aura lieu mardi 5 novembre. Le républicain et son adversaire démocrate, la vice-présidente Kamala Harris, sont au coude à coude dans les sondages. Immigration, économie, climat, relations internationales… Donald Trump a publié sur son site de campagne une série de vidéos détaillant certains de ses projets pour l’Amérique. Les autres mesures qu’il envisage, souvent évoquées lors d’entretiens ou de réunions – et qui manquent régulièrement de précision – ont été répertoriées par plusieurs médias américains.

Avant que les électeurs ne départagent les candidats aux urnes, franceinfo fait le point sur le programme défendu par Donald Trump.

Sur l’économie : plus de protectionnisme

L’économie est au premier rang des préoccupations des Américains à l’approche de l’élection présidentielle, selon un sondage Gallup publié le 9 octobre. Pour redonner du pouvoir d’achat aux électeurs, et les convaincre de voter pour lui, Donald Trump entend prolonger les baisses d’impôts mises en place en 2017 et qui expire en 2025, explique le New York Times. Il affirme également pouvoir réduire l’inflation en développant massivement la production pétrolière et gazière. (lire ci-dessous). Pour lutter contre la crise du logement, le milliardaire veut autoriser les nouvelles constructions sur les terrains fédéraux et assouplir la réglementation, rapporte également le magazine. Temps.

Pour favoriser l’industrie américaine, Donald Trump propose de baisser les impôts à 15 % pour les entreprises qui produisent des biens dans le pays (contre 21 % actuellement). Mais l’une de ses principales mesures économiques, très commentée, concerne le commerce extérieur : le milliardaire propose de taxer à 10% tous les produits importés aux Etats-Unis, et ceux fabriqués en Chine à 60%, détaille le Washington Post. « Cela contribue à augmenter les recettes de l’État, mais ces entreprises risquent de répercuter ces hausses sur les prix »prévient Hans Noel, professeur d’affaires publiques à l’université de Georgetown.

Selon plusieurs économistes cités par l’agence Associated Press, le programme économique du républicain, et notamment la hausse des droits de douane, pourrait conduire à une accélération de l’inflation.

Sur l’immigration : les expulsions massives

Donald Trump a fait de l’immigration le sujet central de sa campagne, multipliant les attaques et les fausses informations visant les ressortissants étrangers. S’il revient au pouvoir, le républicain a promis de mettre en place « la plus grande opération d’expulsion de l’histoire de ÉTATS-UNIS » contre les personnes entrées illégalement dans le pays. Dans son dernier rapport, le Bureau des statistiques du Département de la sécurité intérieure estime qu’il y a 11 millions d’étrangers illégaux dans le pays. « On voit mal comment cela pourrait être mis en œuvre, compte tenu du coût et de l’ampleur d’un tel projet »souligne le politologue américain Hans Noel. Donald Trump n’a pas détaillé le financement de ces expulsions massives.

Pour lutter contre le trafic d’opioïdes et les cartels, Donald Trump veut augmenter le budget alloué à l’agence de contrôle de l’immigration ICE, faire appel à l’armée et reprendre la construction du mur à la frontière avec le Mexique (promise de campagne du candidat Trump en 2016, ce mur n’a jamais été complété). Il envisage également de révoquer la citoyenneté des enfants nés aux États-Unis de parents sans papiers, souligne Les États-Unis aujourd’hui. Il entend également rétablir le « Interdiction des musulmans » en l’étendant à de nouveaux pays ou à la bande de Gaza, ajoute le magazine Temps. Cette interdiction d’entrée, visant les ressortissants de certains pays à majorité musulmane, a été suspendue par la justice lors de son premier mandat.

Sur l’avortement : un sujet laissé aux Etats

En avril, Donald Trump a déclaré qu’il ne signerait pas une interdiction fédérale de l’avortement, un projet que Kamala Harris l’accuse d’alimenter. Le républicain a déclaré que la question de l’avortement devait être « déterminé aux États-Unis par un vote, une loi ou les deux ». En mai, il avait également déclaré qu’il n’était pas favorable à des restrictions sur l’accès aux contraceptifs, rapporte CNN.

Donald Trump maintient cependant une position vague à ce sujet. Les nominations de trois juges conservateurs à la Cour suprême « a joué un rôle décisif dans l’annulation de la décision » protéger le droit constitutionnel à l’avortement aux Etats-Unis en 2022, rappelle Hans Noel. « Il est heureux de s’attribuer le mérite de cette décision auprès de ceux qui en sont satisfaits. » Mais face aux partisans de l’avortement, « il décline toute responsabilité »estimant que c’est désormais un sujet qui doit être traité localement.

Sur les relations internationales : moins de soutien à l’Ukraine

Donald Trump assure, sans expliquer comment il compte s’y prendre, qu’il « résoudra l’horrible guerre entre la Russie et l’Ukraine » dans « 24 heures ». «Je pourrai conclure rapidement un accord entre le président Poutine et le président Zelensky»» a-t-il déclaré fin septembre. Un second mandat pour Donald Trump serait donc « bonne nouvelle pour Vladimir Poutine »juge Hans Noël. Alors que Joe Biden a été « l’un des instigateurs de la politique d’isolement de la Russie et de soutien à l’Ukraine »En réponse à la guerre lancée par Moscou contre Kiev, le républicain serait « plus tolérant » avec le président russe, affirme le politologue.

Comme le souligne l’Associated Press, le milliardaire est également un critique de longue date de l’OTAN, qu’il souhaite « réévaluer » la mission. En février, il avait même affirmé qu’il pourrait refuser de défendre un pays allié en cas d’attaque russe.

Le républicain a également promis à son « un soutien total » en Israël après les attentats du 7 octobre. S’il revenait à la Maison Blanche, il n’y aurait pas « pas de changement politique majeur » concernant le conflit au Moyen-Orient, analyse Hans Noel. « L’administration Biden soutient la guerre menée par Israël, mais critique ses conséquences sur la population. La seule différence est que Donald Trump ne cherchera pas de garanties. (pour la protection des civils) ou pour encourager un cessez-le-feu.

Sur le climat : la part belle aux énergies fossiles

Comme il l’a fait lors de son premier mandat, Donald Trump entend détricoter plusieurs mesures prises par les démocrates pour lutter contre la crise climatique. Il a ainsi promis de quitter à nouveau l’accord de Paris, comme il l’avait fait en 2017. Il entend également revenir à la politique de développement des énergies renouvelables de Joe Biden, en mettant fin aux subventions aux véhicules électriques.

Pour atteindre son objectif de baisse rapide des prix de l’énergie, Donald Trump veut « lever toutes les restrictions » sur l’exploitation des puits de gaz et de pétrole, rapporte le New York Times. Sous la présidence des Républicains, « il n’y aurait pas de nouvelles politiques pour lutter contre la crise climatique, et toutes celles qui existent seraient abolies ou ne seraient plus appliquées »résume Hans Noël.

Sur l’Etat fédéral : licenciements dans les ministères

Donald Trump veut s’en prendre au gouvernement fédéral, en réduisant l’indépendance de certaines agences et en éliminant le ministère de l’Éducation, note Associated Press. Pour mieux contrôler les ministères, il veut faciliter le licenciement des fonctionnaires fédéraux, ajoute le Los Angeles Times. L’objectif est de« augmenter le nombre de postes politiques et se réserver le droit de révoquer toute personne qui n’est pas fidèle au président »» éclaire Hans Noël.

Le républicain entend également gracier, dès les premiers jours de son mandat, les émeutiers reconnus coupables de l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021, rapporte NBC News. Quatre ans après la victoire de Joe Biden à la présidentielle, Donald Trump continue d’affirmer, sans la moindre preuve, que l’élection a été « volée » par les démocrates. Il a déjà laissé entendre à plusieurs reprises qu’il pourrait, cette année encore, ne pas reconnaître le résultat des élections.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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