Divertissement

Grève à Radio France dimanche 12 mai pour défendre la liberté d’expression

Après la suspension de Guillaume Meurice, l’intersyndicale Maison Ronde a réclamé « la fin de la répression de l’insolence et de l’humour ». Elle dénonce également les coupes budgétaires annoncées sur les chaînes du groupe.

Photo Joël Saget/AFP

Par Marion Mayer

Publié le 7 mai 2024 à 13h05

« CONTRECertains d’entre vous nous ont demandé pourquoi nous ne sommes pas en grève. D’abord parce que nous sommes spécialistes des grèves – nous les faisons toutes depuis dix ans – donc nous connaissons les règles : préavis de cinq jours à Radio France. Ne voudriez-vous pas aussi que nous devenions des hors-la-loi ? » a plaisanté (à moitié) Charline Vanhoenacker sur son micro Super dimanche soir le 5 mai, trois jours après la suspension de Guillaume Meurice par la présidence de Radio France. Il a réitéré à l’antenne, dimanche 28 avril, sa plaisanterie sur le Premier ministre israélien, qualifiée de « une sorte de nazi, mais sans prépuce ». Après ce licenciement, tous les membres de la troupe du spectacle de satire politique ont fièrement défendu leur camarade. Dimanche 12 mai, ils auront cette fois la possibilité de faire grève selon les règles de l’art, les organisations syndicales ayant voté lundi soir un préavis « pour la défense de la liberté d’expression ».

« Ça n’a pas pris longtemps », selon Lionel Thompson, élu CGT au conseil d’administration de Radio France, qui souligne la rapidité avec laquelle tous les syndicats (CGT, CFDT, FO, SNJ, SUD et Unsa) ont voté pour cet avis. Implicitement, on comprend qu’il s’agit avant tout de protéger l’équipe des Super dimanche. Mais les revendications concernent toutes les chaînes, notamment France Inter, où un « changement éditorial » semble être annoncé pour la rentrée, avec l’arrêt, par exemple, du spectacle La Terre au carré, qui traite des questions environnementales.

Le spectacle de Charline Vanhoenacker devrait aussi se passer d’un tiers de son budget (les sketchs collectifs étant jugés trop chers en termes de royalties par la direction). L’intersyndicale demande ainsi à la direction de Radio France « la fin de la répression de l’insolence et de l’humour », « la préservation de l’identité et de la singularité de ses chaînes », « la réaffirmation illimitée de la liberté d’expression sur (leur) antennes »… Et « la défense du personnel contre toutes formes de pressions extérieures et de dénigrement », faisant ainsi référence à Guillaume Meurice, mais aussi à la récente vague de cyberharcèlement subie par la journaliste Nassira El Moaddem, productrice de Parcours des combattants sur France Inter à l’été 2021 et 2022.

Alors que de nouvelles coupes budgétaires dans les moyens de production des différentes chaînes sont prévues pour la rentrée et qu’une holding de radiodiffusion publique est en préparation (les débats auront lieu à l’Assemblée nationale les 23 et 24 mai), le L’intersyndicale demande à la direction de Radio France de défendre « les intérêts vitaux de l’entreprise », en maintenant notamment « Pluralité et humour » sur ses antennes.

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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