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grandes manifestations à Nouméa pour et contre l’élargissement du corps électoral

Le sujet est devenu abrasif ces dernières semaines entre les deux camps opposés. Près de 32 000 personnes, dont 15 000 indépendantistes et 17 000 non séparatistes, ont manifesté samedi 13 avril à Nouméa, selon la police, pour soutenir ou s’opposer à l’élargissement du corps électoral en Nouvelle-Calédonie, en vue des prochaines élections provinciales.

Les manifestants des deux camps, pour et contre la réforme, se sont retrouvés à défiler dans le centre-ville, séparés par une « cordon sanitaire » mis en place par les forces de sécurité.

Le projet de loi constitutionnelle, visant à ouvrir le droit électoral aux personnes résidant sur le territoire depuis au moins dix ans, est actuellement examiné au Parlement. Ces derniers mois, elle a ravivé les tensions entre partisans de l’indépendance et ses opposants. Après avoir été adopté en première lecture au Sénat le 2 avril, il doit être examiné par l’Assemblée nationale dans le courant du mois de mai.

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Polarisation

D’un côté, dans une mer de drapeaux tricolores, les loyalistes ont défilé pour défendre le « dégel de l’électorat », montrer leur attachement à la France et défendre leur position en faveur de l’ouverture du corps électoral. « Paris, écoutez-nous ! »a notamment scandé devant une foule essentiellement européenne Sonia Backès, présidente de la province Sud de Nouvelle-Calédonie (Renaissance), ancienne secrétaire d’État du gouvernement du Born (2022-2023), et leader loyaliste, à l’initiative de cette mobilisation portée par le Rassemblement-Les Républicains (à droite).

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Le cortège faisait une boucle au son de La Marseillaise et au rythme des slogans :  » Nous sommes à la maison ! « , « Pas de liberté sans démocratie ! » Nous sommes la démocratie ! La France, c’est nous ! »ou : « Fier d’être Calédonien, fier d’être Français ! » ». « Ce n’est pas une action contre le peuple kanak, mais ce n’est pas normal qu’on n’ait pas ce droit citoyen (…), pas les mêmes droits qu’ailleurs dans la République ! »Bertrand, un manifestant de 67 ans installé depuis trois mois en Nouvelle-Calédonie, a déclaré à l’Agence France-Presse. «C’est la France. Nous avons voté trois fois non à l’indépendance.»» a ajouté Guillaume, 17 ans, habitant de Koumac, au nord de la Grande Terre.

D’autre part, les indépendantistes ont également organisé un grand rassemblement, cette fois pour s’opposer à la réforme menée par le gouvernement. « La paix est menacée, parce que l’État a outrepassé son impartialité. Cela a touché un tabou et nous devons résister. Le dégel de l’électorat nous mène à la mort.», a estimé Roch Wamytan, l’un des dirigeants de l’Union calédonienne, principal parti indépendantiste membre de la coalition du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS). Dans le cortège, on pouvait aussi lire de nombreux appels à ne pas signer le « pacte du nickel » porté par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, pour soutenir la filière industrielle calédonienne.

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Le Monde avec l’AFP

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Cammile Bussière

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