Divertissement

Tess Barthélemy, victime de propos haineux depuis son passage à Cannes

Judith Godrèche et Tess Barthélémy à la 77ème édition du Festival de Cannes. (France, 15 mai 2024).
Marc Piasecki / FilmMagic

L’actrice de 19 ans, qui parle en faveur des victimes de violences sexuelles dans le court métrage de sa mère Judith Godrèche, est la cible de commentaires virulents depuis son choix de porter une robe dos nu sur les marches de Cannes.

Mercredi 15 mai, au troisième jour du Festival de Cannes, Judith Godrèche est venue présenter son court-métrage, Moi aussi, mettant en avant le combat de nombreuses victimes de violences sexistes et sexuelles, à travers des milliers de témoignages recueillis ces derniers mois. L’actrice de 52 ans est en effet devenue une porte-parole de la lutte pour les droits des femmes, après avoir porté plainte contre les cinéastes Benoît Jacquot – avec qui elle a eu une relation abusive alors qu’elle n’avait que 15 ans – et Jacques Doillon. Victime aussi, de nombreuses personnes lui ont fait confiance pour porter leurs histoires à l’écran.

Dans son œuvre, Judith Godrèche invitait sa fille, Tess Barthélemy, danseuse professionnelle de 19 ans, à bouger au gré des images, avec l’idée de représenter une nouvelle jeunesse à la fois meurtrie et pleine d’espoir. Ainsi, la jeune femme a foulé le tapis rouge de la Croisette le 15 mai dernier, aux côtés de sa mère et de l’équipe du film. L’actrice en herbe – fille du comédien Maurice Barthélémy – avec ses cheveux blonds bouclés, a alors opté pour une robe noire avec dos nu et décolleté.

L’équipe du film Me Too, à Cannes, avec Tess et Judith Godrèche au centre de la photo.
Gisela Schober/Getty Images
Tess en robe dos nu et sa mère Judith Godrèche.
Capture d’écran brute

Si son apparition a été très remarquée et appréciée, puisque Judith Godrèche était attendue cette année à Cannes, Tess n’a pas échappé à la malice de certains internautes. Suite à son passage sur les marches du Palais des Festivals, elle a été victime du slut-shaming, un phénomène consistant à stigmatiser les femmes, se voyant ainsi la cible de nombreuses critiques meurtrières qui ont inondé la toile. « On emmène notre fille (légèrement habillée devant, et encore moins derrière) chez les affreux ‘patriarches’… » ironise un premier internaute sur le bien pour que sa fille se couvre un peu et change de look de train fantôme pour éviter tomber dans les bras d’un pervers qui pourrait lui faire faire carrière… Après, chaque mère a la responsabilité de sa fille, comme devrait l’être la vôtre, n’est-ce pas ?

Des commentaires encore plus haineux se sont multipliés sur les réseaux sociaux, provoquant finalement, en retour, une large vague de colère. « Rien à voir, mais dans 25 ans, elle se plaindra aussi d’avoir été battue contre son gré », a écrit une autre internaute, relayée par les médias féministes. Frais sur sa page Instagram. Face à ces propos, l’essayiste Sabrina Erin Gin a donné une longue réponse épinglant de nombreux messages sans couvert d’anonymat : « Alors là, Judith Godrèche et sa fille sont harcelées par la sphère fasciste. Ils accusent Tess d’être allée trop loin sur le décolleté. C’est drôle, n’était-ce pas les mêmes qui réclamaient la liberté des femmes de s’habiller en ce qui concerne le voile ? Je vais vous en donner des extraits… Attention, c’est la culture du viol dans toute sa splendeur. »

Sur les marches de Cannes, Judith Godrèche, sa fille Tess et toute l’équipe du film, ont posé les mains sur la bouche pour dénoncer le silence de l’industrie du cinéma face aux violences faites aux femmes. S’ils n’ont toujours pas répondu aux attaques qui les visent, nul doute qu’ils le feront très rapidement.

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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