Nouvelles locales

une vingtaine de maires de la Côte d’Azur continuent de s’opposer à la plage flottante

Pour ces élus du littoral azuréen, signataires d’une tribune collective, « cette activité ne peut que générer des nuisances ».

Le Figaro Nice

Au lendemain de l’inauguration de « l’île Canua » dans le golfe de Mandelieu-la-Napoule, près de Cannes (Alpes-Maritimes), 21 maires de la Côte d’Azur rédigeaient une tribune pour s’opposer une nouvelle fois à cette plage flottante récréative, qui fait l’objet d’un véritable feuilleton. « Cette activité ne peut que générer des nuisances qui impacteront gravement l’intégrité du milieu naturel et affecteront la faune et la flore sauvages »ont inquiété ces élus locaux, dont l’édile Horizons de Nice, Christian Estrosi.

Pourtant, les co-fondateurs Marc Audineau et Tony Philp ont fini par obtenir les équipements et les autorisations de navigation pour exploiter ce trimaran géant de 1750m2 sur deux étages. Au terme d’une procédure judiciaire, qui a duré plus d’un an et est allée jusqu’à un recours du gouvernement, le Conseil d’Etat s’est prononcé en faveur du lancement de la commercialisation de cette barge. Ce qu’ils ont fait, jeudi soir, avec un événement privé : 300 personnes ont pu profiter des transats, des espaces de restauration et de la piscine d’eau douce, le tout dans un cadre élégant, voire luxueux, et dans une ambiance musicale.

Même si aujourd’hui « Canua Island » dispose de toutes les autorisations pour naviguer dans le bassin méditerranéen, ces vingt maires azuréens se sont une nouvelle fois opposés à ce concept, « en contradiction flagrante avec les valeurs de respect de la nature que nous souhaitons transmettre aux générations futures », ils écrivent. Parmi les autres signataires, on retrouve les maires de Théoule-sur-Mer, Saint-Laurent-du-Var, Villeneuve-Loubet dans les Alpes-Maritimes, mais aussi ceux de Bandol, Bormes-les-Mimosas, Hyères, Toulon et Saint-Laurent. -Tropez, dans le Var. « Sans opposition claire à cette exploitation commerciale du milieu naturel maritime, ce projet risque de se multiplier sur nos côtes », ajoutent-ils. Ils le voient « une activité événementielle qui mettra en danger l’intégrité naturelle du milieu marin ».

« Ondes sonores », « trafic permanent »

Dans la lignée de ce qui a d’abord été dénoncé par le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, qui a vu « une aberration écologique »», ces élus – tous assez proches de lui – ont insisté sur ce point. Dans ce texte partagé avec la presse, ils sont alertés « ondes sonores aquatiques », « trafic permanent de bateaux à moteur pour le transport de la clientèle et du personnel »de la « lumière nocturne artificielle », « le risque de pollution dû à la collecte des déchets » ou « récupération des eaux grises ». Ils notent encore « le risque d’accident » en raison du nombre élevé de visiteurs dans les eaux de la Riviera pendant la période estivale.

Face à ces critiques, Marc Audineau, également ancien numéro 1 mondial du dériveur, n’avait cessé d’insister sur le fait que son bateau était «le plus propre de la Méditerranée» contrairement aux yachts et bateaux de croisière, nombreux sur la Côte d’Azur. Il a seulement vanté un projet « écologique », avec des matériaux recyclés et l’utilisation de biocarburant. Il veille également à ne rejeter aucun déchet à la mer. « Nous sommes fiers et profondément engagés dans notre projet qui incarne l’ambition, l’innovation et la création d’opportunités et d’emplois »s’est enthousiasmé Marc Audineau, au lendemain de l’inauguration, dans un communiqué.

La conception de ce trimaran de loisir a coûté près de 16 millions d’euros et a été financée uniquement par des entrepreneurs français. Une trentaine d’événements sont déjà prévus à bord de « Canua Island », qui prévoit de naviguer jusqu’en octobre.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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