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Au Royaume-Uni, William Wragg, un député piégé sur Grindr, reconnaît avoir fait fuiter des contacts éminents

-/AFP Le député William Wragg au Parlement britannique en octobre 2022.

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Le député William Wragg au Parlement britannique en octobre 2022.

INTERNATIONAL – Le Royaume-Uni l’appelle déjà le « scandale du piège à miel »LE « scandale du piège à miel ». Le député britannique William Wragg a reconnu ce jeudi 5 avril avoir divulgué les numéros de téléphone d’une douzaine d’hommes évoluant dans les sphères du pouvoir.

L’élu de 36 ans s’explique dans un entretien explosif avec Fois ayant cédé aux exigences d’une personne avec laquelle il interagissait sur l’application de rencontres gay Grindr. Et à qui il avait envoyé des photos intimes sans l’avoir rencontré au préalable. Les hommes dont il divulguait les numéros étaient alors visés par des messages aguicheurs, parfois accompagnés de photos explicites.

« Nous avons échangé des photos. Nous devions nous retrouver pour boire un verre, mais cela n’a pas eu lieu.il a dit. Puis il a commencé à me demander les numéros de téléphone des gens. J’étais inquiet parce qu’il avait des choses compromettantes sur moi. Il ne me laisserait pas tranquille. » Sentiment « manipulé »William Wragg admet avoir craqué : « J’ai donné quelques chiffres, pas tous. Je lui ai dit d’arrêter. ».

Un ministre, des journalistes, un présentateur

Parmi les victimes recensées par PolitiqueLes journalistes qui ont révélé cette affaire comprennent trois députés – dont un membre du gouvernement –, deux journalistes politiques, un présentateur, des employés de partis politiques. LE Gardien a identifié une 13e cible, un ancien conseiller du gouvernement.

A chaque fois, tout commence de la même manière : un certain « Abbi » ou un certain « Charlie » contacte la cible sur Whatsapp (via deux numéros différents) affirmant l’avoir rencontrée lors d’un événement politique, s’offusque que l’interlocuteur ne se souvienne pas, assure avoir flirté avant, dans plusieurs cas, d’envoyer une photo explicite. Selon Foisdeux députés ont envoyé en retour une image du même acabit.

Politique souligne que les messages reflétaient la connaissance de nombreux détails personnels des cibles visées.

Une enquête ouverte

« Je fais du mal aux gens en étant faible »,  » J’étais effrayé « , « Je suis mortifié »déplore dans son interview le député William Wragg, qui avait précédemment annoncé qu’il ne se présenterait pas aux prochaines élections, où les sondages donnent l’opposition travailliste comme grand gagnant.

La police britannique a annoncé jeudi l’ouverture d’une enquête après une plainte déposée par l’élu, lui-même cible de messages non sollicités. Les faits ont été signalés à la police le 19 mars et « Les enquêtes se poursuivent ».

Selon Politique, William Wragg lui-même a été contacté par « Abi » ou « Michael ». Il a répondu brièvement avant de bloquer le numéro se rendant compte qu’il ne connaissait pas la personne qui le contactait.

Si certains députés évoquent l’hypothèse d’une manœuvre venant d’un Etat hostile, les experts contactés par le site penchent davantage pour le travail de criminels cherchant à obtenir des éléments compromettants. « Le but est certainement d’obtenir des images indécentes puis de les faire chanter »déclare Dominik Wojtczak, président du Cybersecurity Institute de l’Université de Liverpool.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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