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des «problèmes de neutralité» à l’UNRWA, selon un rapport remis à l’ONU

L’agence, qui compte plus de 30 000 employés dans la région (Gaza, Cisjordanie, Liban, Jordanie et Syrie), est accusée par Israël d’employer « plus de 400 terroristes » à Gaza.

L’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) dans la bande de Gaza a « problèmes de neutralité » politique, mais Israël doit encore fournir le « preuve » que certains de ses membres seraient liés à « organisations terroristes » comme le Hamas, conclut un rapport soumis lundi au chef de l’ONU.

Il n’en reste pas moins que l’UNRWA est « irremplaçable et indispensable » aux Palestiniens, souligne ce groupe indépendant présidé par l’ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna et chargé par le secrétaire général Antonio Guterres d’une mission d’évaluation sur la « neutralité » de cette agence des Nations Unies.

Plusieurs recommandations

Ce rapport très attendu d’une cinquantaine de pages – fruit de neuf semaines d’entretiens et de missions en Israël, en Cisjordanie occupée, en Jordanie – contient plusieurs « recommandations » que Mme Colonna a présenté à la presse au siège de l’ONU à New York, après des mois de troubles pour l’UNRWA. « Ce qui doit être amélioré le sera. Je suis convaincu que la mise en œuvre de ces mesures aidera l’UNRWA à remplir son mandat.a déclaré l’ancien chef de la diplomatie française.

L’ancien ministre « a vivement encouragé la communauté internationale à se tenir aux côtés de l’agence afin qu’elle puisse mener à bien sa mission et relever les défis qui se présentent ». Le porte-parole de M. Guterres, Stéphane Dujarric, a assuré que « le Secrétaire Général a accepté les recommandations contenues dans le rapport de Mme Colonna » et celui-là « plan d’action » serait mise en œuvre.

Spécialement depuis « L’UNRWA reste crucial pour fournir une aide humanitaire vitale et des services sociaux essentiels, y compris la santé et l’éducation, aux réfugiés palestiniens à Gaza, en Jordanie, au Liban, en Syrie et en Cisjordanie. »souligne le groupe indépendant de Mme Colonna.

« Menace »

L’agence est même « irremplaçable et indispensable au développement humain et économique des Palestiniens (et) beaucoup considèrent l’UNRWA comme une bouée de sauvetage humanitaire ». « Mais malgré ce cadre solide, les problèmes liés à la neutralité persistent »prend la mission.

Il s’agit de « des cas d’employés exprimant publiquement leurs opinions politiques, des manuels scolaires au contenu problématique provenant du pays d’accueil et utilisés dans certaines écoles de l’UNRWA, des syndicalistes politisés proférant des menaces contre la direction de l’UNRWA et perturbant les opérations » humanitaire, selon le groupe. Répondant aux questions des journalistes, Mme Colonna a évoqué à voix basse certains contenus de manuels scolaires des écoles des agences de l’ONU qui sont antisémites, hostiles aux juifs et antisionistes.

L’UNRWA, qui compte plus de 30 000 employés au service de 5,9 millions de Palestiniens dans la région (Gaza, Cisjordanie, Liban, Jordanie et Syrie), est accusée par Israël d’employer « plus de 400 terroristes » à Gaza. Et 12 de ses employés sont accusés par les Israéliens d’avoir été directement impliqués dans l’attaque inédite du 7 octobre 2023 menée par le Hamas sur le sol israélien, qui a fait 1.160 morts, principalement des civils, selon un bilan de l’AFP établi à partir d’informations officielles. données.

« Colonne vertébrale »

Des accusations qui ont conduit à la suspension des financements de certains pays donateurs comme les États-Unis, même si certains ont repris depuis. « Sur la base d’une liste de mars 2024 contenant des numéros d’identité palestiniens, Israël a publiquement affirmé qu’un nombre important d’employés de l’UNRWA étaient membres d’organisations terroristes. Cependant, Israël n’a pas encore fourni de preuves., prévient le groupe de Mme Colonna. L’ancienne ministre française a précisé que selon son rapport « L’UNRWA n’a reçu aucune preuve d’Israël » implication présumée de certains employés palestiniens dans le Hamas dans la bande de Gaza et « non, il n’y avait aucune preuve » de ces liens possibles.

L’UNRWA, créé par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1949, « est l’épine dorsale des opérations humanitaires » à Gaza, son patron Philippe Lazzarini s’est défendu la semaine dernière devant le Conseil de sécurité, dénonçant une campagne « insidieux » de mettre un terme à ses opérations. « Le démantèlement de l’UNRWA aura des répercussions durables »il a prévenu, avec pour conséquence particulière de« aggraver la crise humanitaire à Gaza et accélérer l’apparition de la famine ».

La famine menace déjà le nord du territoire palestinien, où plus de 34 000 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées depuis le début de l’offensive israélienne, selon le ministère de la Santé du Hamas. Des chiffres impossibles à confirmer en l’état.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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