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Expulsion de l’imam d’Empalot : « Incompréhension » et « stupéfaction » de la communauté musulmane de Toulouse

l’essentiel
Le ministre de l’Intérieur a confirmé vendredi soir l’expulsion de Mohamed Tataiat, l’imam d’Empalot. Une décision qui a surpris et mis mal à l’aise les musulmans de Toulouse.

Mohamed Tataiat, à Toulouse depuis 1987, est arrivé dans la nuit de vendredi à samedi à Alger. C’est la conclusion d’une journée où cet homme de 61 ans a été interpellé à son domicile toulousain avant d’être expulsé suite à un arrêté pris par le ministre de l’Intérieur le 5 avril. Gérald Darmanin a confirmé cette expulsion sur le réseau social X.

Une fois de plus, la loi sur l’immigration permet d’expulser vers son pays d’origine, en moins de 24 heures, un « imam » toulousain, prêcheur de haine et condamné par la justice. La protection de la France et des Français est ma priorité. https://t.co/WNC7LSz0tt

-Gérald DARMANIN (@GDarmanin) 19 avril 2024

Le ministre de l’Intérieur s’est réjoui que « la loi sur l’immigration permette d’expulser vers son pays d’origine, en moins de 24 heures, un « imam » toulousain, prêcheur de haine et condamné par la justice ». Cette peine, 4 mois de prison avec sursis, est définitive depuis décembre 2023. Elle punissait des propos jugés antisémites tenus en 2017 mais n’a pas semblé suffisante à la commission locale d’expulsion. Ses membres avaient en effet émis un avis défavorable.

Radicalisation à la mosquée ?

« Le ministère n’en a pas tenu compte. Selon le décret, outre les accusations d’antisémitisme, la mosquée d’Empalot abrite des individus radicalisés, explique Me Jean Iglesis, avocat toulousain de l’imam. Cela n’avait jamais été mis en avant auparavant.  » Au comité d’expulsion, j’ai interrogé les représentants de la préfecture sur le moindre exemple, même minime, de radicalisation à la mosquée d’Empalot !  » Les avocats de Mohamed Tataiat réfléchissent aux démarches à entreprendre pour obtenir l’annulation de l’ordonnance.

A Toulouse, la communauté musulmane se dit « abasourdie » par cette rupture, et exprime également « son incompréhension et son étonnement ». « Les musulmans respectent la loi comme n’importe quel citoyen. Ce qui nous choque, c’est la méthode, la rapidité de l’expulsion», confie Abdellatif Mellouki, vice-président et porte-parole du conseil régional du culte musulman.

Qui pour gérer Empalot ?

Théologien respecté, Mohamed Tataiat ne jouit pas d’une aura particulière dans la communauté musulmane de Toulouse malgré sa longue présence et ses efforts pour la construction de la mosquée d’Empalot. Enfermé sur lui-même, dans sa bulle, il entretenait peu de relations avec les autres imams toulousains. Ses prêches du vendredi, toujours très longs et en arabe, agaçaient également certains fidèles.

« Son caractère peu souple, fermé, n’a pas facilité le contact, confirme Abdellatif Mellouki. Mais son expulsion, en quelques heures, nous surprend. Cela nous dérange aussi. Les musulmans ont le sentiment d’être la cible du ministre. Beaucoup de fidèles partagent cette perception. nous inquiète. » Le porte-parole du conseil régional musulman espère également « que l’Etat et son élu local assurent la continuité à la tête de la Grande Mosquée d’Empalot. C’est important pour les musulmans ».

Jean-Luc Moudenc : « Il faut rester vigilant »

Interrogé sur sa réaction, le maire de Toulouse note : « Je n’ai aucun commentaire à faire sur cette décision. Je précise simplement que tout cela est parti d’un signalement au parquet par le préfet de l’époque. Et le préfet avait été alerté par une lettre que je lui avais adressée. Je suis respectueux du travail de la police et de la justice dans mon pays. Ce travail a pris des années et a été réalisé avec une grande persévérance de la part de l’Etat.

« Après, ma position est toujours de dire que les musulmans ont toute leur place, bien sûr, pour pratiquer leur religion. Mais il faut une vigilance constante pour que l’islam ne soit pas détourné vers l’islamisme. Avec l’islamisme, l’antisémitisme n’est jamais loin, souligne le maire de Toulouse. Sur ce point, la vigilance s’impose. Quand on dit « pas de fusion », je dis oui, à condition d’être attentifs pour que nos concitoyens musulmans puissent continuer à pratiquer leur culte dans la sérénité et dans le cadre de la République. Comme toutes les religions de notre pays et dans le principe de laïcité.

Cammile Bussière

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