Nouvelles sportives

La flamme olympique arrive à Marseille sous les huées des groupes militants

Dans le centre-ville de Marseille, le message officiel est affiché sur de nombreux panneaux publicitaires : «  Marseille fière d’accueillir la flamme olympique ». L’arrivée par mer de la torche en France animera la cité phocéenne, mercredi 8 mai et jeudi 9 mai, avec de nombreuses animations. Et si de nombreux habitants accueillent l’événement avec sérénité, certains ne sont pas d’accord avec le discours des autorités.

«  On ne se retrouve pas dans le récit glorifié de cet événement imposé, qui amplifie les problèmes écologiques, économiques ou sociaux actuels. »» déclare un représentant d’Extinction Rebellion à l’ouverture d’une conférence de presse destinée à présenter les arguments des anti-jeux olympiques.

Outre l’association environnementale, la coordination regroupe la Technopolice Marseille, qui lutte contre la surveillance électronique généralisée. ; Rampage 2024 et NON jeux olympiques 2030, qui dénoncent les conséquences de jeux olympiques de Paris et celles qui devraient être organisées à l’hiver 2030 dans les Alpes ; BDSopposé à la participation d’Israël ; ou encore Lounapo, qui milite pour l’accès à la voile et à la mer pour tous les Marseillais.


Derrière la performance de « rebelles rouges » d’Extinction Rebellion, une bannière du « Coalition pour un fer équitable », qui rassemble des militants du monde entier touchés par l’exploitation du fer, et sur lequel on peut lire « Des déclarations brillantes, des flammes sales « .
© Arthur Larie / Reporterre

«  Quelle ironie que ce soit une ville comme Marseille, où la majorité des gens n’ont pas accès à la navigation, qui accueille les épreuves de voile. »s’insurge Virginie, membre de Lounapo, une association qui organise des sorties en mer à prix libres, pour que le plus grand nombre puisse en profiter.

Pour elle, le problème réside moins dans le nombre d’appareils que dans le choix de ceux à qui ils sont dédiés et pour qui ils sont accessibles : «  Nous réclamons depuis plusieurs années un ponton pour les voiliers associatifs de la Métropole et de la Ville… Et le jeux olympiques venir limiter un peu plus le nombre de places à Marseille, car nous avons déplacé des dizaines de bateaux pour construire cette coûteuse marina olympique »déplore-t-elle, arguant que «  ce n’est pas de nouveaux équipements dont nous avons besoin pour démocratiser l’accès à la mer ».

Dans la deuxième ville de France, où près d’un enfant sur deux ne sait pas nager, le nombre de piscines est bien moindre qu’ailleurs, notamment dans les quartiers populaires du nord de la ville, où l’on installe souvent une piscine. heure en transports en commun pour accéder à la côte. Et si un large périmètre du port sera fermé aux plaisanciers une partie de l’été en raison de jeux olympiquesce sera également le cas de certaines plages, «  notamment ceux du Prado, qui sont familiaux et populaires »pointe Virginie.


Patrick Noto, ancien employé d’ArcelorMittal depuis 37 ans, souffre de problèmes de santé liés à l’amiante présente dans les usines. Il est désormais militant et lutte pour les droits des travailleurs contre ArcelorMittal dans la région de Martigues.
© Arthur Larie / Reporterre

Restriction de l’accès à la mer, accélération de la mise en place d’une surveillance de masse, risque encore accru de gentrification dans une ville déjà soumise à l’expansion d’Airbnb, pollution côtière liée au tourisme massif… Les raisons de s’opposer au jeux olympiques telles qu’elles s’organisent aujourd’hui n’en manquent pas, selon ces collectifs militants, qui appellent à un rassemblement aux Réformés, dans le centre de Marseille, mercredi à 14 heures. Ils seront sous la surveillance d’un impressionnant système de sécurité, avec 6 000 policiers, des hélicoptères et une armée de drones aériens et sous-marins.

Au-delà des dégâts causés par l’événement lui-même, les manifestants dénoncent les méfaits environnementaux et sociaux des multinationales qui sponsorisent les Jeux. L’association locale Clean my Calanques, qui organise des collectes collectives de déchets sur le littoral marseillais, a refusé de porter la flamme olympique. La présence parmi les bailleurs de fonds de l’événement de Coca-Cola, dont elle collectionne les canettes et bouteilles en plastique sur les plages depuis des années, ne semblait pas compatible avec ses valeurs.


De la ONG du Brésil, du Mexique, du Libéria et d’Afrique du Sud ont dénoncé la toxicité des activités d’ArcelorMittal vis-à-vis de ses usines de Fos-sur-Mer.
© Arthur Larie / Reporterre

De la ONG venus du Brésil, du Mexique, du Libéria et d’Afrique du Sud, ont organisé un rassemblement mardi 7 mai devant l’usine ArcelorMittal de Fos-sur-Mer, à une quarantaine de kilomètres de Marseille. Ils dénoncent les activités toxiques de la multinationale sidérurgique, premier émetteur de CO2 industriel en France et fabricant officiel de la torche olympique.

«  Ouvrir la voie à des Jeux respectueux du territoire qui les accueille »

A leurs côtés se tenaient des habitants des environs de l’étang de Berre, empoisonnés par la pollution industrielle, provoquée notamment par le géant de la sidérurgie. Egalement présent devant l’aciérie, «  rebelles rouges » d’Extinction Rebellion, brandissait une torche émettant de la fumée noire, symbole de l’autre côté de «  acier vert » qu’ArcelorMittal se vante désormais de produire.

Les opposer à jeux olympiques ne veulent cependant pas s’arrêter aux critiques : nombre d’entre eux se retrouveront également mercredi après-midi sur la colline où, à la manière hollywoodienne, les lettres MARSEILLEpour un «  bal populaire et engagé » organisé par un collectif d’artistes. Une fête pour «  ouvrir la voie à des Jeux respectueux du territoire qui les accueille » et montrer, selon Extinction Rebellion, qu’il est possible de célébrer le sport et l’amitié entre les nations sans «  exploiter, monopoliser ou détruire ».

Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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