Quand on parle de cyberattaques, le spectre du dark web n’est jamais loin. Cette partie cachée d’Internet, souvent décrite comme une zone de non-droit, cristallise de nombreux fantasmes. Mais qu’est-ce que c’est réellement ? Jean Gebarowski apporte quelques nuances importantes.
Contrairement aux idées reçues, le Web n’est pas à proprement parler un espace de non-droit. Le problème est que « le temps judiciaire n’est pas le même que le temps informatique « . Les enquêteurs et la justice peinent à suivre le rythme effréné des cybercriminels. Ces derniers peuvent se cacher en utilisant des moyens illégaux ou se réfugier dans des pays peu coopératifs sur le plan judiciaire.
Le dark web, avec ses techniques de décentralisation et d’anonymisation, complique encore davantage la tâche des autorités. S’y attaquer de front est presque impossible. La meilleure tactique reste l’infiltration, mais c’est un travail de longue haleine qui nécessite des ressources et une expertise spécialisée. Mais Jean Gebarowski se veut rassurant : « Pourtant, plusieurs services de police et certaines sociétés informatiques y arrivent. « .
Malgré tout, les réussites existent. L’expert cite en exemple le démantèlement du cryptophone australien Ghost, fruit de la coopération franco-suédoise, ou la saisie des serveurs LockBit. Ces opérations montrent que la lutte n’est pas vaine, même si, souligne-t-il, le « les méchants auront toujours une longueur d’avance « .
