entre Gabriel Attal, Manuel Bompard et Jordan Bardella, un débat de comptables, loin des enjeux d’une grande élection
Gabriel Attal a bien fait de rappeler en toute fin de débat que « la date limite du 30 juin et du 7 juillet (était) majeur « car rien, dans les 100 minutes qui ont précédé, ne semblait évoquer une élection historique. Cinq jours avant le premier tour des élections législatives anticipées, convoquées après la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, le Premier ministre a confronté, mardi 25 juin sur TF1, le coordinateur de La France insoumise (LFI), Manuel Bompard, et le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, lors d’un affrontement qui, lorsqu’il était audible, alternait entre l’argumentation des comptables et le catalogue des promesses.
Un thème a échappé à la course aux rats, l’international, pour la simple et bonne raison qu’il n’a pas été abordé au cours de la soirée. « Malheureusement, parce qu’on a parlé de services publics, on ne pourra pas parler de la France dans le monde. Mais cela fera peut-être l’objet d’autres débats.», a balayé la journaliste Anne-Claire Coudray. Pas un mot donc sur la guerre en Ukraine, sur l’Union européenne ou sur le conflit israélo-palestinien.
Pour le reste, les discussions n’ont jamais abordé la question d’une élection décisive pour les institutions du pays. Les trois représentants des principales forces politiques (gauche, centre, extrême droite) n’ont pas dévié des couloirs programmatiques tracés par les deux journalistes. Chacun a judicieusement défendu sa feuille de route, résumant trop souvent leurs antagonismes à des querelles financières picrocholines. Loin des violentes attaques qui ont fracturé l’espace politique ces dernières semaines. Plus loin encore de l’explosion qui attend l’Assemblée nationale, promise selon les sondages à un blocage faute de majorité claire voire à une prise de pouvoir par l’extrême droite.
Mensonges et incohérences
Aspirants Premiers ministres du soir, Gabriel Attal et Jordan Bardella se sont souvent affrontés ces dernières années. Rarement avec autant de gants. Contrairement à la crainte exprimée la veille par Emmanuel Macron d’une » guerre civile « En cas de défaite de leur camp, l’actuel chef du gouvernement se pose en défenseur du porte-monnaie des Français, à qui il promet de ne pas augmenter les impôts. « Une règle d’or », il a insisté. La seule qu’il s’est réellement imposée pour discréditer ses adversaires, et en premier lieu la tête d’affiche de l’extrême droite : « La différence entre mes concurrents et moi c’est que je suis premier ministre et je ne veux pas mentir aux Français. Je ne veux pas leur faire croire à la lune. » » Extrème droite « une qualification que Gabriel Attal, qui a pourtant pour habitude de poser en rempart contre « les extrêmes » (gauche et droite), n’a jamais été utilisé lors des échanges.
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