en 2035, la livraison de repas à domicile va représenter la première activité des facteurs
La Poste se réinvente et transforme son modèle économique pour devenir moins dépendante de son activité courrier. L’entreprise entend développer considérablement son activité de livraison de repas à domicile. Le président du groupe, Philippe Walh, l’a expliqué aux sénateurs mercredi.
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Philippe Wahl, directeur général de La Poste, a été auditionné par la commission des Finances du Sénat mercredi 10 avril, le groupe se réinvente et se tourne vers la livraison de repas à domicile. L’idée est originale et elle s’inscrit dans le plan stratégique préparé par La Poste pour la prochaine décennie. Philippe Wahl rappelle quelques données. En 1990, 70 % du chiffre d’affaires de La Poste provenait du courrier. Ce taux diminue fortement chaque année et atteindra à peine 15 % fin 2024.
Cette baisse constante de l’activité courrier depuis dix ans – les lettres sont remplacées par des emails et des factures dématérialisées – a creusé un trou de six milliards d’euros dans l’activité du groupe, l’équivalent du chiffre d’affaires de la RATP ou de Dassault-Système. Intenable pour La Poste, d’où la transformation de son modèle économique pour devenir moins dépendante de son activité courrier. Le groupe se concentre désormais sur la livraison de colis et les services financiers (avec la Banque Postale).
Cinq millions de repas livrés en 2023
Confier à 65 000 facteurs la distribution de repas à domicile comme activité principale d’ici 2025, c’est se positionner sur un secteur en pleine croissance avec le vieillissement de la population. De plus, cette diversification est déjà en place. Aujourd’hui, La Poste livre plus de 15 000 repas par jour. En 2023, le groupe en livrera cinq millions. La Poste compte doubler cette année le chiffre d’affaires de cette nouvelle activité. Destiné principalement aux seniors, ce service est réalisé en partenariat avec les centres municipaux d’action sociale (CCAS), les hôpitaux et les restaurateurs spécialisés.
Pendant ce temps, de plus en plus de bureaux de poste ferment, au grand désarroi des populations locales touchées. Il n’en reste plus que 7 000 en France, contre 14 000 à la fin des années 1990, et ils sont de moins en moins fréquentés. Dans 40 % des agences postales communales, notamment rurales, moins de cinq personnes s’y rendent chaque jour.
