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EDITORIAL. Quand les Jeux Olympiques d’hiver s’invitent dans le choix du Premier ministre

Le CIO a attribué l’organisation des JO d’hiver aux Alpes françaises mais à condition qu’une garantie financière soit apportée. Emmanuel Macron a donc annoncé qu’il demanderait au futur locataire de Matignon de s’assurer de celle de l’Etat.

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Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez défendant la candidature des Alpes françaises aux JO d'hiver de 2030 devant le CIO, le 24 juillet 2024. (FABRICE COFFRINI / AFP)

La précision du chef de l’Etat n’est pas innocente, compte tenu du contexte politique. Elle pose évidemment la question de savoir qui sera le Premier ministre chargé de donner la garantie financière nécessaire à l’organisation des Jeux olympiques d’hiver sans laquelle la candidature de la France ne pourra être confirmée.

Certes, nous avons un peu de temps puisque le Comité olympique a donné jusqu’au 1er octobre à la France pour remettre le précieux sésame. Mais, compte tenu des enjeux environnementaux de ces Jeux d’hiver, on voit mal comment un membre du Nouveau Front populaire pourrait donner carte blanche à cet événement. Preuve en est la réaction de la députée écologiste Sandrine Rousseau qui a posté sur X : « Il n’y aura plus de neige en 2030 ».

De fait, cette nouvelle contrainte conduit Emmanuel Macron à s’éloigner encore plus de la gauche tandis que le Nouveau Front Populaire fait pression sur lui en proposant le nom de Lucie Castets pour Matignon.

Disons qu’en ce moment, le président est très ouvert à ce côté du spectre politique. Mercredi, également à l’occasion de l’attribution de ces JO d’hiver, Emmanuel Macron a rencontré et discuté avec Laurent Wauquiez, qui était là en tant que président de la région Auvergne-Rhône-Alpes pour défendre la candidature de la France. Et il était intéressant de voir comment Emmanuel Macron était tout sourire avec le chef de file de la droite, après avoir salué, lors de son interview de la veille, la démarche de Laurent Wauquiez de faire des propositions, de présenter un pacte législatif : « Cela va dans la bonne direction à mes yeux »a déclaré Emmanuel Macron.

Signe qu’entre le camp présidentiel et cette frange des Républicains, il y a bien une convergence d’intérêts. Les deux blocs s’entourent. Sans compter qu’Emmanuel Macron et Laurent Wauquiez ont désormais un ennemi commun, Éric Ciotti, qui a rejoint le Rassemblement national. Et avoir un ennemi commun, en politique, ça rassemble toujours.

Laurent Wauquiez est donc le grand gagnant de cette séquence. Cette dissolution lui permet de revenir au premier plan, alors qu’il était plutôt en retrait. Elle lui a permis de négocier avec Gabriel Attal la répartition des postes clés à l’Assemblée. Si Les Républicains comptent moins de députés que lors de la précédente mandature, ils ont remporté deux vice-présidences et un poste de questeur. Reste que Laurent Wauquiez, dont l’objectif reste l’élection présidentielle de 2027, marche sur des œufs. Il tente de marchander avec le camp présidentiel tout en refusant de participer à une coalition. De plus, même si elle réussissait, cette coalition entre le bloc central et LR ne serait pas suffisante pour former une majorité à l’Assemblée. Encore faudrait-il l’élargir, ce qui n’est pas une mince affaire.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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