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Une frappe imputée à Israël contre l’ambassade d’Iran en Syrie fait plusieurs morts : ce que l’on sait

L'ambassade d'Iran à Damas, en Syrie, en feu après une attaque attribuée à Israël le 1er avril 2024.
LOUAI BESHARA / AFP L’ambassade d’Iran à Damas, en Syrie, en feu après une attaque attribuée à Israël le 1er avril 2024.

LOUAI BESHARA / AFP

L’ambassade d’Iran à Damas, en Syrie, en feu après une attaque attribuée à Israël le 1er avril 2024.

INTERNATIONAL – La guerre entre Israël et le Hamas s’étend davantage au Moyen-Orient. Un raid imputé à l’État juif a visé lundi 1er avril une annexe de l’ambassade iranienne à Damas, en Syrie, tuant au moins sept membres du Corps des Gardiens de la révolution iraniens. Voici ce que nous savons de cette attaque.

• Ce qui s’est passé ?

L’attaque a eu lieu ce lundi en milieu d’après-midi. « L’ennemi israélien a lancé des frappes aériennes depuis le Golan syrien occupé, visant l’annexe de l’ambassade iranienne à Damas », a affirmé le ministère syrien de la Défense. La carte ci-dessous permet de mieux comprendre la géographie de la région.

Une frappe israélienne tirée depuis le plateau du Golan a tué plusieurs personnes à Damas, capitale de la Syrie, le 1er avril 2024.
AFP Une frappe israélienne tirée depuis le plateau du Golan a tué plusieurs personnes à Damas, capitale de la Syrie, le 1er avril 2024.

AFP

Une frappe israélienne tirée depuis le plateau du Golan a tué plusieurs personnes à Damas, capitale de la Syrie, le 1er avril 2024.

Un journaliste de l’AFP a constaté que le bâtiment, attenant à l’ambassade iranienne dans le quartier Mazzeh de Damas, qui abrite de nombreuses ambassades, avait été entièrement détruit. Seule la porte d’entrée est restée, portant la mention « section consulaire de l’ambassade d’Iran »selon ce journaliste qui a vu parmi les décombres des meubles éventrés.

Les vitres des immeubles jusqu’à 500 mètres ont été brisées et un grand nombre de voitures endommagées, ajoute la même source. Les forces de sécurité ont bloqué l’accès à la zone.

Dans une déclaration relayée par les médias iraniens, l’ambassadeur iranien en Syrie, Hossein Akbari, a déclaré que l’annexe de l’ambassade avait été ciblée par « six missiles tirés par des avions F-35 ». Lui et sa famille n’ont pas été blessés lors de l’attaque, a indiqué l’agence de presse iranienne Nour.

Interrogé lundi soir sur ce raid lors d’une conférence de presse, le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, a pour sa part répondu qu’il « n’a pas commenté les informations de la presse étrangère ».

• Qui sont les victimes ?

Si l’ambassadeur iranien est sain et sauf, plusieurs victimes sont à déplorer. « Tous ceux qui se trouvaient à l’intérieur (du bâtiment) ont été tués ou blessés »a affirmé le ministère syrien de la Défense.

« Le bilan des frappes israéliennes contre l’annexe de l’ambassade iranienne s’élève à 11 morts : huit Iraniens, deux Syriens et un Libanais, tous des combattants, aucun civil »a déclaré à l’AFP Rami Abdel Rahman, directeur de l’ONG « OSDH » basée au Royaume-Uni, qui dispose d’un important réseau en Syrie.

L’Iran a pour sa part annoncé la mort de sept gardes, dont deux officiers supérieurs de la Force Qods, Mohammad Reza Zahedi et Mohammad Hadi Haji Rahimi. LE New York Times a pu interroger des sources au sein de Tsahal, qui ont affirmé que le général de brigade Zahedi était visé. Ils n’ont pas confirmé sa mort.

Agé de 63 ans, le général Zahedi est membre du Corps des Gardes depuis quatre décennies et a occupé divers postes de direction, notamment au sein de la Force Qods. Cette dernière est considérée comme l’unité d’élite des Gardiens, qui intervient hors des frontières pour, selon Téhéran, aider les voisins de l’Iran et assurer « la stabilité  » de la région contre l’ingérence occidentale.

• Comment l’Iran a-t-il réagi ?

L’ambassadeur iranien Hossein Akbari a assuré que l’Iran fournirait « une réponse décisive » à cette attaque. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a appelé « la communauté internationale » apporter «  une réponse sérieuse » aux grèves.

Lors d’un appel avec son homologue syrien Faisal Mekdad, le chef de la diplomatie iranienne a estimé que l’attaque était « une violation de toutes les obligations et conventions internationales ». Pour le ministre, le Premier ministre israélien Benjamin « Netanyahu a complètement perdu son équilibre mental en raison des échecs successifs du régime israélien à Gaza et de l’incapacité à atteindre les objectifs ambitieux des sionistes..

Dans un autre communiqué publié lundi soir, le porte-parole du ministère Nasser Kanani a indiqué que « la République islamique d’Iran » allait «  décider du type de réaction et de punition de l’agresseur ».

Quelques centaines de personnes ont manifesté lundi soir dans le centre de Téhéran, brandissant des drapeaux iraniens et palestiniens, appelant à  » vengeance «  et chanter des slogans « Mort à Israel » Et « Mort à l’Amérique », selon des journalistes de l’AFP. Des drapeaux américains et israéliens ont été brûlés.

• Pourquoi Israël cible-t-il la Syrie et l’Iran ?

Ce n’est pas la première fois que des responsables iraniens en Syrie sont tués par des frappes attribuées à Israël. Le raid de ce lundi est même le cinquième à cibler le pays en une semaine.

L’Etat hébreu a déjà ciblé des sites proches de Damas, blessant deux civils dimanche, selon le ministère syrien de la Défense. Vendredi, 38 soldats syriens, sept membres du Hezbollah libanais et sept membres syriens de groupes pro-iraniens ont été tués dans des frappes attribuées à Israël à Alep, dans le nord de la Syrie, selon l’OSDH.

Les frappes israéliennes ont commencé dès le début de la guerre en Syrie en 2011, que ce soit contre le gouvernement, des groupes pro-iraniens comme le Hezbollah ou des cibles militaires iraniennes. Mais ces attaques se multiplient depuis le début du conflit contre le Hamas, le 7 octobre, et encore plus ces derniers jours.

Tsahal veut affaiblir l’Iran, qui soutient militairement le régime syrien de Bachar al-Assad, mais aussi le Hamas. Ces attaques risquent cependant d’élargir le conflit Israël-Hamas à toute la région, puisque les alliés de Téhéran au Liban, en Irak, au Yémen et dans le reste de la région se sont mobilisés en faveur du groupe palestinien.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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