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Crue de la Loire à Orléans : « Un spectacle naturel impressionnant de beauté »

A Orléans et sa station de mesure située sous le Pont Royal, la Loire devrait flirter avec une hauteur de deux mètres lors de son pic de crue, qui devrait survenir dans la nuit du vendredi 5 avril au samedi 6 avril.

Vendredi 5 avril, début d’après-midi. A l’heure où nous écrivons ces lignes, la Loire – mesurée, à l’instant T, à 1,92 mètres (prévision centrale) sous le Pont Royal – continue de croître.

Selon le site vigicrues.gouv.fr, à Orléans, le pic de la montée des eaux devrait être atteint dès Potron-Minet, samedi 6 avril. La rivière entamera alors sa lente décroissance, après avoir, selon les prévisions, flirté avec à deux mètres sous le pont le plus ancien de la ville, où se trouve sa station de mesure de référence.

S’il s’avère effectivement que la crue actuelle dépasse en intensité celle survenue à la mi-mars (c’est le scénario qui semble se dessiner), alors, on peut l’affirmer, une telle hauteur d’eau n’aurait plus été atteinte, en Orléans, depuis janvier 2018 (2,13 mètres).

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« Les inondations me semblent plus importantes »

Il n’en reste pas moins que le matin du vendredi 5 avril, bien qu’il ne s’agisse que d’un sentiment purement empirique, tous les Orléaniens rencontrés sur les bords du fleuve considèrent l’épisode sous leurs yeux encore plus intense que celui de mars dernier, où l’eau avait , finalement, été mesuré à 1,92 mètres sous le Pont Royal (avec un débit de
1 630 mètres cubes par seconde). En fait, il faudra attendre le week-end,
et les mesures définitives, pour confirmer leurs dires. Dont ceux de Mathilde, une joggeuse interceptée à proximité du Parc de Loire :

« Je cours ici régulièrement, j’y suis passé lors de la dernière crue du mois de mars. J’ai vraiment l’impression que celle-ci est plus forte. Les crues me paraissent plus importantes aujourd’hui. »

Une impression partagée par notre journaliste, face à la submersion de la plage
de l’Île Charlemagne et une partie des sentiers en face. Mais toujours face au petit fleuve qui coule à ses côtés, le Rio, comme sur le point de sortir de son lit.

Le poste de secours de l’île Charlemagne. Photo : David Creff

La pointe ouest du Parc de Loire, surplombant le pont du Thinat, est partiellement immergée. Tout comme une grande partie des chemins ci-dessous
de la rive sud, entre le Parc de Loire (Saint-Jean-le-Blanc) et le Pont Royal d’Orléans. Où l’Orléanais Bertrand parle d’« un spectacle naturel impressionnant
de la beauté ».

Dans le Loiret, la Loire devrait atteindre son pic de crue sans quitter son lit

« Ça me fait mal au cœur de perdre toute cette marchandise »

Coupe du monde. Photo : David Creff

De l’autre côté du fleuve, sur sa rive nord, le grand ponton en bois du quai
du Châtelet est à nouveau sous le niveau de l’eau. L’Inex, mis en sécurité, était stationné à l’extérieur des quais, dans les courants puissants.

Si son voisin le Bateau-Lavoir n’a pas bougé, le bateau-restaurant est désormais inaccessible, au grand désespoir de son propriétaire, Stéphane Ngahane, qui a dû prendre des mesures d’urgence :

« La montée des eaux est bien plus importante cette fois-ci qu’il y a trois semaines. J’ai demandé
la Ville de couper l’alimentation électrique à bord, avant de débrancher toutes les connexions électriques, au cas où le coffret électrique finirait sous l’eau… »

Stéphane a quand même dû « surélever de 25 centimètres mes passerelles », qui ont finalement été coupées des quais par l’eau. Le bateau n’ayant plus d’électricité, « on a perdu tout ce qu’il y avait dans nos congélateurs et frigos. Ça me fait mal au cœur de perdre toutes ces marchandises », poursuit-il. L’entrepreneur a également été contraint « d’annuler toutes nos prestations pendant la période de crue, une grosse perte financière pour le bateau. Le plus dur est de l’annoncer aux clients. J’essaie toujours de les aider à trouver une alternative, avec un collègue restaurateur ».

Après le petit désastre économique, Stéphane devrait pouvoir rétablir l’électricité à bord du Bateau-Lavoir samedi midi, une fois que le fleuve aura commencé à se retirer. Et rouvrir son établissement flottant le soir même.

La situation à Gien. À la gare située sous
Au vieux pont de Gien, selon le site Vigicrues, la Loire a atteint une hauteur de 3,50 mètres (contre 3,40 mètres
en mars dernier et 3,68 mètres en janvier 2018). Selon les prévisions, les débits enregistrés au plus fort de la crue étaient de 1 730 mètres cubes par seconde (1 880 en 2018). La décrue a commencé à Gien le vendredi 5 avril, en fin d’après-midi.

David Creff

Cammile Bussière

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