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Coup final à la « neutralité » chinoise dans la guerre en Ukraine – POLITICO

Pendant ce temps, Pékin s’est également tourné vers la notion de « sécurité indivisible », qui postule que les nations ne devraient pas renforcer leur sécurité aux dépens des autres – une doctrine promue par Moscou depuis des décennies et une critique visant les activités de l’OTAN. Avant l’invasion, la Chine avait soutenu ce concept dans des déclarations conjointes avec la Russie. Mais depuis lors, il a été inclus dans l’Initiative de sécurité mondiale – une pierre angulaire de la vision des relations internationales du président chinois Xi Jinping – ce qui laisse penser qu’il jouera un rôle plus important dans la politique étrangère chinoise.

Les deux hommes partagent également un mépris pour les sanctions occidentales, y compris celles imposées à la Russie. Les responsables chinois s’opposent avec véhémence aux « sanctions unilatérales illégales » américaines et déclarent qu’ils ne les respecteront pas. Et Xi n’a pas seulement résisté passivement aux efforts visant à isoler la Russie, fournissant ainsi au pays une bouée de sauvetage économique, il a également montré qu’il était prêt à supporter les coûts économiques et de réputation pour soutenir son voisin.

Depuis 2022, les dirigeants chinois sont confrontés à un grave ralentissement économique, à l’éviction soudaine et inexpliquée de deux ministres et à une résistance occidentale croissante à ses ambitions mondiales. La guerre n’a fait qu’amplifier ces défis, les relations de la Chine avec l’Europe étant ternies par le soutien de Pékin à Moscou. Et tandis que la Chine se méfie de violer ouvertement les sanctions occidentales, plusieurs entreprises chinoises ont récemment été soumises à des restrictions sur leurs échanges commerciaux avec leurs homologues russes.

Mais cela semble être un sacrifice que Xi est prêt à faire. En fait, à mesure que l’Occident a accru ses exigences envers la Chine, ses liens avec la Russie semblent n’avoir fait que se renforcer. Les échanges commerciaux et de défense se sont considérablement développés, tandis que le peuple russe semble également avoir acquis une attitude plus positive à l’égard de la Chine.

La guerre n’a fait qu’amplifier ces défis, les relations de la Chine avec l’Europe étant ternies par le soutien de Pékin à Moscou. | Ludovic Marin/AFP via Getty Images

Plus la Chine maintiendra sa position pro-russe, plus il sera difficile de renverser cette situation. Les entreprises chinoises ont déjà adapté leurs opérations pour répondre au développement des relations commerciales avec la Russie. Au fil du temps, ce changement structurel deviendra plus difficile et plus coûteux à annuler. De plus, le soutien de Xi à Poutine a été personnel et très médiatisé. Et comme la politique pro-russe de la Chine ne bénéficie pas d’un soutien universel parmi les intellectuels chinois, un revirement politique pourrait être considéré comme une concession faite à ses détracteurs.

Après sa rencontre avec Xi en avril, le chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé que les deux dirigeants étaient convenus de «coordonner intensivement » sur la tenue de conférences de paix concernant l’Ukraine. Et il a clairement fait savoir qu’il pensait «La parole de la Chine pèse en Russie

Il est vrai qu’un médiateur n’a pas besoin d’être parfaitement impartial pour réussir. En exerçant une influence décisive sur l’une ou les deux parties en conflit, elle peut les inciter à faire des compromis qui autrement seraient impossibles. Toutefois, pour que ces efforts aboutissent, ledit médiateur doit être prêt à s’appuyer sur les parties dépendantes d’une manière qui peut tendre considérablement ses relations avec elles. Jusqu’à présent, Xi n’a montré aucun signe de volonté de le faire – et les chances que cela se produise semblent diminuer.

Les dirigeants européens ont raison de maintenir un dialogue avec la Chine et de continuer à exiger que Xi utilise son influence. Mais jusqu’à ce que la Chine le fasse, laisser Pékin jouer un rôle majeur dans le processus de paix risque de légitimer l’invasion.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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