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Cinq choses à savoir sur l’astronaute française Sophie Adenot, qui a terminé sa première phase de formation en Allemagne

Après un an à Cologne, l’astronaute a suivi une « formation de base » au centre européen de formation des astronautes.

Son décollage vers l’espace se rapproche un peu plus, même si pour l’instant, la date et les contours de sa future mission restent inconnus. L’astronaute française Sophie Adenot a achevé la première phase de sa formation au Centre des astronautes européens de Cologne (Allemagne).

Elle recevra un diplôme lundi 22 avril, couronnant sa réussite lors de cette formation de base (formation de base), aux côtés de ses camarades de classe : l’Espagnol Pablo Alvarez Fernandez, la Britannique Rosemary Coogan, le Belge Raphaël Liégeois et le Suisse Marco Sieber. A cette occasion, franceinfo revient sur le parcours et la personnalité de ce pilote d’hélicoptère qui a passé dix-sept ans dans l’armée.

1 Elle a eu l’étincelle à 14 ans grâce à Claudie Haigneré

Fille d’un notaire et d’un pharmacien, Sophie Adenot a grandi dans la Nièvre. Très jeune, elle s’intéresse à la mécanique grâce à son grand-père. « C’est lui qui m’a transmis son amour des machines, car il était mécanicien dans l’armée de l’air », déclare-t-elle dans un portrait que lui consacre le ministère des Affaires étrangères. Elle a aussi répété qu’elle avait été marquée par la lecture de biographies de femmes scientifiques, notamment celle de Marie Curie, dévorée vers l’âge de 11 ans.

Mais un événement marquant particulièrement dans la construction de son voyage : le départ en mission de la première astronaute française, Claudie Haigneré, le 17 août 1996. Quelques heures après l’officialisation de sa sélection parmi la nouvelle classe d’astronautes européens, en Novembre 2022, Sophie Adenot expliquait sur le plateau du JT de 20 heures de France 2 l’importance de cette étape.

« J’avais 14 ans lorsque Claudie Haigneré a effectué son premier voyage dans l’espace. Pour moi, ça a clairement été un déclic.»

Sophie Adenot, astronaute

sur France 2

Sophie Adenot évoque sans cesse cette mission comme une révélation marquant son parcours. « Je me suis dit : ‘OK, à partir de maintenant, je ferai tout ce qu’il faut pour y arriver.' »a-t-elle insisté sur BFMTV. « Mon parcours s’est construit autour de ce rêve »» a-t-elle également déclaré en mars 2023 lorsqu’elle se rendait, aux côtés de son idole, à Toulouse, centre de l’industrie aéronautique et spatiale en France.

Aussi déterminée soit-elle, Sophie Adenot est restée discrète sur son rêve pendant plusieurs années. « Je n’en parlais pas beaucoup en dehors du cocon familial, avec mes amis. Peut-être par peur d’être ridiculisé. »elle a déclaré au Monde des adolescentsen avril 2023. Il lui aura fallu attendre ses études supérieures pour se permettre d’évoquer publiquement cette ambition.

2 Elle a fréquenté la même école que Thomas Pesquet

En plus d’appartenir au contingent d’astronautes français de l’Agence spatiale européenne, Sophie Adenot partage au moins un autre point commun avec Thomas Pesquet : leur passage par une prestigieuse école, l’Isae Supaero, l’Institut supérieur de l’aéronautique et l’espace situé à Toulouse.

L’ingénieur aérospatial Olivier Toupet a rencontré Sophie Adenot sur les bancs de cet établissement, avant de suivre, comme elle, une formation au célèbre Massachusetts Institute of Technology (MIT) de Boston (États-Unis). Sans surprise, celle qui a travaillé pour la NASA, piloté trois rovers et un hélicoptère sur Mars, confirme l’intérêt manifesté par l’astronaute française pour les sujets spatiaux lors de ses études supérieures.

« Une chose dont je me souviens, c’est qu’elle a toujours été très passionnée par l’espace. Bien sûr, elle faisait partie du club spatial de Supaéro. »

Olivier Toupet, ingénieur aérospatial, ancien ami de Sophie Adenot

sur franceinfo

Sophie Adenot, qui se considère comme une « ambassadeur » soucieuse d’inspirer les jeunes générations, est la marraine d’une opération intitulée « Osez l’Isae-Supaéro ». Cette campagne« ouverture sociale » entend favoriser l’accès du plus grand nombre à l’enseignement supérieur. « Il est important que tous ceux qui souhaitent se lancer dans l’aventure scientifique, aéronautique et spatiale, quelle que soit leur origine sociale ou géographique, puissent avoir leur chance.(L’important c’est) au moins pour savoir ce qui se passe et comment accéder à de telles études et à de tels métiers », explique-t-elle dans une vidéo scolaire. Et de citer le philosophe Sénèque dans la présentation de ce programme : « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles qu’on n’ose pas, c’est parce qu’on n’ose pas qu’elles sont difficiles. »

3 Elle était pilote d’hélicoptère en Afghanistan

Sophie Adenot a passé dix-sept ans dans l’Armée de l’Air et de l’Espace, entre 2005 et 2022. Elle n’a pas fait ce choix par hasard. « JE J’ai rejoint l’Air Force avec le rêve de devenir astronaute. »a-t-elle déclaré dans un entretien au ministère des Armées, après sa sélection par l’Agence spatiale européenne.

Lorsqu’elle était dans l’armée, elle a piloté des hélicoptères et participé à deux opérations outre-mer en Afghanistan. En 2019, elle devient la première femme pilote d’essai d’hélicoptère à la Direction générale de l’Armement. Si les profils des astronautes sont très variés (auprès d’ingénieurs aéronautiques ou encore de neuroscientifiques), Sophie Adenot estime que son expérience au sein de l’armée lui confère un avantage dans le travail en équipe et les situations extrêmes.

« Mon expérience me permet d’être opérationnel, même dans un environnement où l’on sera soumis à un stress intense. »

Sophie Adenot, astronaute française

dans une interview avec l’Armée de l’Air et la Défense

4 Elle est professeur de yoga

Cette passionnée de sport a également trouvé le temps de devenir professeur de yoga certifié. Elle réserve cependant ses cours à ses proches et amis. Le yoga pour un astronaute, une étrangeté ? Plutôt une nécessité pour maintenir un certain équilibre. Alors qu’elle se prépare à voyager dans l’espace et à affronter des situations de stress extrême, Sophie Adenot explique que cette pratique lui permet de « ancrer »avoir « sérénité »de« entretenir le corps pour le bien-être » Et « la performance, donc, quand il le faut ».

5 Elle avait déjà tenté sa chance lors de la phase de sélection 2008

La détermination ne se mesure pas seulement par le succès, mais aussi par les tentatives. Sophie Adenot a participé à la session de sélection des astronautes de l’Agence spatiale européenne 2008-2009, au cours de laquelle Thomas Pesquet a été sélectionné. Elle a postulé à 25 ans, alors qu’il faut avoir au moins 27 ans pour espérer être retenu.

À sa grande surprise, elle est passée entre les mailles du filet et n’a été éliminée qu’à la troisième étape. Il ne restait alors plus que 180 candidats contre quelque 8 400 initialement. « C’était un échec, mais en même temps, je ne croyais pas du tout en moi. Ce fut le plus grand échec car j’ai pu me préparer, pendant les dix années qui ont suivi, à cette nouvelle sélection »elle a déclaré au Figaro.

Lors de la phase de recrutement des astronautes lancée en février 2021, environ 20 000 candidats se pressaient sur la ligne de départ. Sophie Adenot a réussi à se démarquer. Celle qui est devenue maman depuis assure à France Télévisions que son fils « est juste heureux » pour elle. « Quand l’un est heureux, l’autre est heureux de partager », déclare-t-elle lorsque la question lui est posée, au micro de France 24 ainsi que celui de RTL. Et de souligner : « Lorsque vous faites des choses qui sortent un peu de l’ordinaire, il y a généralement une famille qui vous soutient. »

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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