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Cheminots, éboueurs, fonctionnaires… A l’approche des JO de Paris 2024, les menaces de grève se multiplient

Dans plusieurs secteurs, les syndicats entendent faire pression sur le gouvernement et veulent profiter des Jeux olympiques pour exiger des primes et de meilleures conditions de travail.

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Des représentants de plusieurs syndicats lors du défilé du 1er mai 2024 à Paris.  (SÉRIE CLAIRE / HANS LUCAS / AFP)

Les grèves vont-elles perturber les Jeux Olympiques ? A moins de trois mois des JO de Paris, qui doivent se tenir du 26 juillet au 11 août, les dépôts de préavis se multiplient. Jeudi 2 mai, une grande partie Les sections locales de SUD-Rail et de la CGT-Cheminots ont appelé à la grève en Ile-de-France pour le 21 mai. Les éboueurs de Paris et du La branche fonction publique de la CGT a également déposé des préavis de grève. Franceinfo fait le point sur les différents dossiers chauds.

Un appel à la grève à la SNCF le 21 mai en Ile-de-France

Plusieurs branches des syndicats SUD-Rail et CGT-Cheminots appellent à la grève le 21 mai en Ile-de-France. Ils entendent faire pression sur la direction de la SNCF – qui gère les trains de banlieue, les RER C, D et E ainsi qu’une partie des RER A et B – avant les négociations prévues le 22 mai sur les primes versées pour les Jeux.

Selon le communiqué de SUD-Rail intitulé « Mépris 2024 », la direction de la SNCF se contente « distribuer les miettes » aux agents pour les Jeux olympiques. Les dirigeants offrent aux cheminots franciliens une prime de 50 euros brut par jour de service pendant les Jeux, selon les syndicats, qui jugent ce montant très insuffisant. « Ce qui est mis sur la table ne nous convient pas », » déclare Fabien Villedieu, délégué syndical SUD-Rail. Il demande « une prime fixe, d’au moins 1 000 euros »comme c’est le cas à la RATP, où les conducteurs de métro et de RER travaillant du 22 juillet au 8 septembre recevront 1 600 euros.

« Au-delà de l’aspect financier et des compensations attendues, il y a aussi cette question de production (…), nous espérons que les questions de rythmes de travail soient strictement appliquées pour travailler en toute sécurité », explique de son côté le secrétaire général de la CGT-Cheminots, Thierry Nier. Cet appel à la grève a été suivi par certaines sections locales de l’Unsa-Ferroviaire, mais pas par la CFDT.

Un avis des éboueurs parisiens pour une partie du mois de mai et tout l’été

Les cheminots ne sont pas les seuls à menacer de faire grève. La CGT des éboueurs de Paris a déposé un préavis de grève le une partie du mois de mai (les 14, 15, 16, 22, 23 et 24 mai) et tout l’été (du 1er juillet au 8 septembre), soit pendantes Jeux Olympiques mais aussi Jeux Paralympiques. La CGT des éboueurs de Paris, majoritaire dans le secteur, revendique un « prime exceptionnelle de 1.900 euros » pour les agents sollicités lors des Jeux Olympiques, mais aussi « une augmentation de l’IFSE (rémunération des fonctions, contraintes et expertise) 400 euros par mois pour tout le personnel » Ou « un gain de points d’indice supplémentaire à chaque niveau » pour les éboueurs, les égoutiers et les fossoyeurs.

« La police municipale a une prime, nous avons le même employeur. Nous aussi, nous aurons une surcharge de travail avec les 15 millions de touristes annoncés. Nous voulons être considérés par rapport à cela », souligne auprès de l’AFP Nabil Latreche, membre de la CGT-FTDNEEA. Sur RMC, le secrétaire général des éboueurs CGT, Christophe Farinet, a invoqué un rapport de force inévitable : « Les Jeux Olympiques ne se feront pas sans les revendications des salariés (…) C’est un levier de pression, mais s’il y a des pressions, c’est parce que la politique ne répond pas aux revendications des salariés. »

Contactée par l’AFP, la mairie de Paris a rappelé que l’adjointe chargée des ressources humaines, Olivia Polski, avait « a annoncé en avril que tous les agents contribuant au succès des Jeux recevraient des primes allant de 600 à 1.900 euros selon des critères d’intensification de la charge de travail et de mobilisation. » Ces conditions ont été rejetées par la CGT.

Avis déposés dans la fonction publique jusqu’au 15 septembre

La CGT a déposé des préavis de grève dans les trois branches de la fonction publique, du 15 avril au 15 septembre. Le premier syndicat du secteur réclame notamment « recrutement de longue durée, compensation salariale des contraintes professionnelles générées par les Jeux (…), droits aux congés, télétravail et déconnexion choisis ».

Le deuxième syndicat du service public, Force ouvrière (FO), a également déposé début mars un préavis de grève s’étendant sur toute la période olympique et réclame de meilleurs salaires pour les fonctionnaires. La CFDT (3e syndicat) et l’Unsa (4e) n’ont pas appelé à la grève.

Selon les syndicats, ces menaces de grève visent à faire pression sur le gouvernement, à l’approche d’un événement qui mobilisera de nombreux salariés. « En l’état et compte tenu du contexte social actuel, nous ne pouvons pas avoir de trêve olympique »assurait la secrétaire confédérale CGT Céline Verzeletti sur franceinfo en avril.

Des primes exceptionnelles déjà promises à certains travailleurs

Face à ces menaces de grèves pendant les Jeux, Emmanuel Macron a appelé, dans un entretien sur RMC 100 jours avant l’événement, à « l’esprit de responsabilité des syndicats ». Le chef de l’État a également souhaité un « Trêve olympique » sur le plan social. Le gouvernement n’a pas hésité à sortir le chéquier pour tenter de satisfaire les nombreux travailleurs qui seront mobilisés cet été.

Le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, a annoncé que des primes de 500 à 1 500 euros seraient versées aux agents publics en fonction de l’impact des Jeux sur leur activité et leurs congés. Des primes exceptionnelles ont également été promises pour les personnels de l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), les chauffeurs de la RATP ou encore les policiers et gendarmes, qui pourront percevoir jusqu’à 1.900 euros en Ile-de-France.

Cammile Bussière

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