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Champions Cup – Louis Penverne nouvel homme fort de la gauche au Stade rochelais

Contre le Leinster, Louis Penverne profitera des absences pour débuter en quart de finale de la Champions Cup. A seulement 21 ans, son activité balle au pied et en défense fait de lui l’une des révélations de cette saison. Portrait d’un pilier gauche qui n’en finit plus de progresser !

Pour la quatrième année consécutive, le Leinster croisera la route du Stade Rochelais sur la route qui mène au Saint Graal européen. Et à chaque fois, les Dublinois ressortent avec un mal de tête après avoir affronté Uini Atonio, Grégory Aldritt ou Will Skelton tout l’après-midi. Cette fois, ils n’auront pas à contenir les charges d’une équipe 100% française en première ligne avec les forfaits de Reda Wardi, Pierre Bourgarit et George-Henri Colombe. Mais Ronan O’Gara trouvera toujours une nouvelle solution dans le seul but de vaincre son ennemi de toujours, le Munster. Sa dernière découverte s’appelle Louis Penverne. A seulement 21 ans, il enchaîne les rencontres, et souvent dans la peau d’un titulaire. Depuis le déplacement à Toulon le 27 janvier, il a participé à huit des neuf matches des Maritimes, dont sept avec le numéro un plaqué sur le dos. Il débutera une nouvelle fois contre le Leinster.

« Et si je m’y attendais ? Non. Et si je m’y préparais ? Oui, » a déclaré le pilier gauche à la presse fin février. Pendant l’intersaison, « ROG » (Ronan O’Gara) me disait d’être prêt à tout moment et qu’en travaillant dur, l’occasion se présenterait. Avec les blessures, je l’avais. Ça s’est bien passé, oui. Il faut que ça dure maintenant. Je garde la tête sur les épaules. Il faut se remettre en question chaque week-end. » Il a su profiter des absences de Reda Wardi, Thierry Paiva et Joel Sclavi pour gagner du temps de jeu, au point de convaincre et même d’être titularisé. en Coupe des Champions sur le terrain des Stormers puis celui de l’Aviva Stadium.

Formation bretonne

Bien avant de partir en Afrique du Sud, Louis Penverne a commencé à fouler les terrains de rugby bretons au début de la dernière décennie. A Lorient, justement, une ville où les choses sont plus rondes, avec Merlus, qu’ovales. Logiquement, le vent du Morbihan l’a emmené à Vannes, chez les juniors. Florent Bonnefoy, ancien directeur du centre de formation RCV, se souvient avec plaisir de l’arrivée de son ancien protégé : « Louis a fait du judo pendant très longtemps. Finalement, pendant longtemps, il n’était pas préparé à la possibilité de jouer à haut niveau au rugby. Il ne considérait probablement le rugby que comme un plaisir. En intégrant le Pôle Espoir de Vannes, il réalise qu’il peut s’épanouir à haut niveau. » Après une première saison en double licence, il rejoint définitivement les Vannetais. Si ses années juniors durant les deux années Covid ont ralenti sa progression, « Il avait une vraie prédisposition à être actif autour du ballon, à le porter, à être un appui rapproché ou à s’impliquer très défensivementpoursuit l’actuel manager du Stade Nantes. Il vient du judo et il a réussi à transférer son attitude de jeu de contact au rugby. »

Louis Penverne ballon en main lors de la Coupe du Monde U20.
Louis Penverne ballon en main lors de la Coupe du Monde U20.
Steve Haag / Icon Sport – Thinus Maritz

Le Stade Rochelais ne s’y est pas trompé en le chipant aux Bretons à l’été 2021, lorsque Louis Penverne rejoint les Espoirs. « Nous l’avons rencontré en Espoirs ces deux dernières années et c’était sympa car nous voyions un garçon qui avait grandi, mûri et qui se sentait bien dans son environnement. Nous étions déçus qu’il parte à La Rochelle mais ce choix lui donne raison. »glisse Florent Delannoy.

Une activité débordante

Lors de la saison 2023, il n’a cumulé que deux feuilles de match, soit deux très courtes minutes passées sur le terrain. Il se rattrape avec l’équipe de France U20 avec qui il participe au Tournoi des 6 Nations puis à la Coupe du Monde. Cette saison, il a franchi un cap avec onze feuilles de match. L’ancien pilier gauche du Stade Rochelais Vincent Pelo aime beaucoup ce joueur « actif et puissant » : « Ce sont ces qualités qui font la différence dans le jeu de La Rochelle. Parce qu’il est fort, le gamin, il pèse 110 kg. Il fait mal à l’impact, il est assez grand (1,87m). Trouver un gaucher comme ça, c’est très rare. Le savoir Ronan, ça ne m’étonne pas qu’il le lance aussi vite. C’est le profil de joueur qu’il aime : rapide, puissant, avec de l’activité, qui sait manier le ballon et jouer au rugby. Ce n’est pas une poule sans tête. Mais ça ne m’étonne même pas. moi, c’est la nouvelle génération qui veut ça. A mon époque, les gars ne couraient pas autant ! »

1/4 || La composition pour le choc à Dublin !

\ud83c\udd99 A avant 8 inchangé
\ud83d\udd19 Thomas de retour
\u303d\ufe0f Leyds à l’arrière#LEIvSR | #CoupedesChampions | #SRFever

– Stade Rochelais (@staderochelais) 12 avril 2024

Mais Vincent Pelo n’est pas le seul à vanter l’activité du Breton. Il y a aussi ses coéquipiers, comme Judicaël Concoriet. « Il va falloir rattraper un peu, car il fait trop monter les scores. »la troisième ligne a ri en février dernier lorsque le principal concerné a commenté sobrement : «C’est mon rôle, je suis un pilier, ça commence par la défense. » Ronan O’Gara, au lendemain de la défaite à Toulon (25-23)avait également fait l’éloge de son protégé : « Si tout le monde avait été à son niveau, on aurait pris quatre ou cinq points ce soir. Il y a des entraîneurs et des joueurs qui doivent se regarder dans le miroir après avoir vérifié ses performances. Mais pas lui. Il faut dire que le gaucher est capable de réaliser un tacle 17/18 contre Lou, par exemple. Lenni Nouchi a été champion du monde U20 avec Louis Penverne. Il n’est pas surpris d’être interrogé sur l’activité de son ancien partenaire chez les Bleuets. « Quand on a regardé les statistiques GPS, en première ligne, on n’avait pas trop de questions à se poser en première ligne, on savait qui courait le plus ! Avec Oscar Jegou, les deux Rochelais, ils ont fait des kilomètres »raconte le troisième ligne de Montpellier.

Désormais entraîneur de la mêlée Valence-Romans, Vincent Pelo ne serait pas contre l’entraînement d’un jeune avec le potentiel de Louis Penverne, à La Rochelle. Il le ferait travailler sur un secteur précis : « Il manque de maturité et d’habileté en mêlée, mais il n’a que 20 ans. Et surtout, il est très bien entouré avec Reda Wardi, Uini Atonio et les autres. C’est aussi en affrontant des grands noms qu’on progresse. Je ne m’inquiète pas pour lui. S’il apprend bien auprès de ses partenaires expérimentés, il pourra aller très loin, pourquoi pas en équipe de France. »

« Gagnant » sur le terrain, « charmant » en dehors

Un nouveau défi attend Louis Penverne face au Leinster, avec Tadhg Furlong en face. « C’est quelque chose qui le démarque, il a toujours été un compétiteur et a toujours voulu progresser, commente Florent Bonnefoy. Ses qualités physiques alliées à ses ressources mentales lui permettent de progresser très vite. Louis, c’est un gagnant. Mais en dehors du terrain, « c’est un garçon charmant ». Ce n’est pas Lenni Nouchi qui dira le contraire : « Ce n’est pas un extraverti, c’est sûr. Mais c’est quelqu’un de très joyeux. Il est toujours fou. C’est quelqu’un qui pouvait dialoguer avec la trentaine de gars du groupe pendant la Coupe du Monde, il s’entendait bien avec tout le monde. » Le capitaine des champions du monde U20 a un exemple pour illustrer la mentalité rochelaise : « Lorsqu’il a appris qu’il ne pouvait pas jouer la finale car il était blessé, il a été très touché. Mais vingt minutes plus tard, il sait qu’Alexandre Kaddouri, qui évolue avec lui à La Rochelle, rejoint l’équipe en tant que remplaçant. Il est immédiatement allé le voir pour le féliciter et l’encourager pour le match. Et après la finale, bien sûr, il était extrêmement heureux, comme nous tous, d’être champion du monde. »

Mais de ce Mondial en Afrique du Sud, Lenni Nouchi se souvient d’une autre anecdote sur Louis Penverne. « Avant de partir pour la Coupe du monde, il est arrivé avec une énorme chaîne en or. Nous lui avons dit : « Mais Louis n’est pas de l’or. » Il nous a répondu : « Oui, je l’ai acheté cinq euros sur internet. » Je l’avais vanné mais en fait il s’en fichait, il le trouvait juste joli alors il l’a acheté. » Au final, il est revenu d’Afrique du Sud avec une vraie médaille de l’or autour du cou !

Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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