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L’Arménie et l’Azerbaïdjan se sont mis d’accord sur une partie de la démarcation de leur frontière commune

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian à Paris le 1er juin 2021.

L’Arménie et l’Azerbaïdjan ont annoncé jeudi 16 mai s’être mis d’accord sur une partie de la délimitation de la frontière commune, sujet d’extrême tension depuis des décennies. Ces deux pays du Caucase se sont affrontés dans deux guerres pour le contrôle de la région azerbaïdjanaise du Haut-Karabakh, puis Bakou a lancé en septembre 2023 une offensive qui lui a permis de reprendre le contrôle de ce territoire, chassant les séparatistes arméniens qui le dirigeaient depuis trois décennies.

Fin mars, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, en quête d’un accord de paix, a approuvé la restitution des villages frontaliers conquis par l’Arménie dans les années 1990 et abandonnés depuis. Cette décision a suscité la colère des habitants des zones voisines, qui craignent que ce processus de démarcation ne les isole et que certaines maisons se retrouvent sous contrôle azerbaïdjanais.

Cela a conduit à un mouvement de protestation dans toute l’Arménie dirigé par un archevêque, Bagrat Galstanian, qui a exigé la démission de M. Pachinian. Dans des déclarations distinctes jeudi, les ministères des Affaires étrangères des deux pays ont déclaré qu’ils étaient parvenus à un accord « ajustement des coordonnées » sur une partie de la frontière contestée, sur la base de cartes datant de l’ère soviétique.

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La question des routes vers la Géorgie

Selon ce plan, quatre villages frontaliers, aujourd’hui aux mains de l’Arménie, doivent passer sous le contrôle de l’Azerbaïdjan. M. Pashinian, partisan d’un accord avec l’Azerbaïdjan, s’est félicité « une étape très importante pour le renforcement de la souveraineté et de l’indépendance de l’Arménie ». « Pour la première fois depuis l’indépendance (de l’Union soviétique en 1991)notre république a une frontière officiellement délimitéese félicita-t-il. Cela porte notre sécurité et notre stabilité à un niveau supérieur. »

Le territoire que l’Arménie a accepté de restituer revêt une importance stratégique pour ce pays enclavé, car il contrôle des tronçons d’une route importante vers la Géorgie voisine. Pachinian a déclaré jeudi que l’Arménie construirait de nouvelles routes dans la région dans les mois à venir et que des gardes-frontières des deux pays seraient déployés le long de la frontière redessinée. « dans les dix prochains jours ».

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Le Monde avec l’AFP

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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