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Investi jusqu’en 2030, Vladimir Poutine hausse encore le ton contre l’Occident

Il pourrait rester au pouvoir jusqu’en 2036 mais, pour l’instant, Vladimir Poutine prolongera son règne au Kremlin jusqu’en 2030. « Avec lui, le pays n’aura ni paix, ni développement, ni liberté », a fustigé la veuve d’Alexeï Navalny, Ioulia, dans une vidéo postée juste avant la cérémonie d’investiture du président russe pour un cinquième mandat, mardi…

Il pourrait rester au pouvoir jusqu’en 2036 mais, pour l’instant, Vladimir Poutine prolongera son règne au Kremlin jusqu’en 2030. « Avec lui, le pays n’aura ni paix, ni développement, ni liberté », a fustigé la veuve d’Alexeï Navalny, Ioulia, dans une vidéo publiée juste avant la cérémonie d’investiture du président russe pour un cinquième mandat, mardi. De quoi troubler la fierté d’un dirigeant qui, encouragé par les avancées de son armée sur le front du Donbass, promettait la « victoire » au pays.

La guerre est meurtrière, l’inflation galopante, le pays est plongé depuis vingt-six mois dans un conflit qui pourrait s’étendre aux pays de l’Otan, mais Vladimir Poutine persiste. La veille de son discours de président réélu par plébiscite, il a ordonné à ses généraux de préparer des exercices incluant « l’usage d’armes nucléaires non stratégiques ». Autrement dit, des armes tactiques utilisables sur le champ de bataille. La menace suit d’autres du même type mais survient dans un climat inflammable.

Paris prévenu

Parmi les 2 500 invités au Kremlin figurait l’ambassadeur de France à Moscou. Or, Pierre Lévy avait été convoqué la veille au ministère russe des Affaires étrangères pour être critiqué pour « les déclarations provocatrices » d’Emmanuel Macron, qui venait de reconsidérer, dans un entretien à « The Economist », une éventuelle intervention de Des soldats occidentaux aux côtés de l’armée ukrainienne si celle-ci le demandait. L’ambassadeur britannique a également reçu un sévère avertissement de la part du Kremlin.

Brandissant la carotte après le bâton, Poutine a assuré que Moscou « ne refuse pas le dialogue » mais que « le choix dépend d’eux » (Occidentaux, NDLR). La rhétorique bien établie suppose que Kiev et ses alliés reconnaissent les conquêtes russes sur le territoire ukrainien. Pendant ce temps, l’armée russe avance sur le terrain, profitant de l’épuisement de l’Ukraine en hommes et en munitions, mais aussi de la fenêtre d’opportunité avant que l’afflux de nouvelles armes américaines ne rétablisse l’équilibre.

L’énergie nucléaire biélorusse

Après avoir conquis la ville d’Avdiivka et investi plusieurs villages, Moscou a en ligne de mire les dernières localités importantes tenues par les Ukrainiens dans le Donbass (Pokrovsk, Konstantinivka, Kramatorsk, Sloviansk) et resserre actuellement l’étau autour de Tchassiv Yar. La chute de cette ville aurait été un trophée bienvenu avant le défilé militaire du 9 mai célébrant la victoire de la Russie sur l’Allemagne nazie en 1945, mais ce sont des temps « difficiles », a reconnu Poutine sans se départir de sa certitude que la Russie va gagner.

L’année dernière, la menace nucléaire russe s’est matérialisée par le stockage d’armes nucléaires sur le territoire de l’allié biélorusse. Mardi, Alexandre Loukachenko a rappelé à l’esprit tout le monde en affirmant que son armée avait à son tour lancé un exercice pour vérifier le degré de préparation de ses lanceurs d’armes nucléaires tactiques. Et le président biélorusse a cru bon de souligner « que nous n’avons jamais été aussi proches d’une guerre nucléaire ». Atmosphère.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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