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Aux Pays-Bas, la maire d’Amsterdam est favorable à la régulation de certaines drogues dures

Plusieurs pays tentent de réglementer le marché de la drogue pour lutter contre le trafic de drogue. Au Canada, la Colombie-Britannique a assoupli sa réglementation en 2023. Aux Pays-Bas, le maire d’Amsterdam souhaite autoriser la délivrance de certaines substances en pharmacie.

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Cocaïne.  Image illustrative.  (JONATHAN RAA/NURPHOTO)

Une proposition choquante. Le cannabis est déjà autorisé aux Pays-Bas depuis 2019, mais le maire d’Amsterdam souhaite aller encore plus loin. Dans un entretien accordé à l’AFP mardi 16 avril, Femke Halsema a proposé d’autoriser la délivrance de certaines drogues dures comme la cocaïne ou la MDMA aux pharmaciens ou aux médecins. « On pourrait imaginer que la cocaïne puisse être obtenue auprès des pharmaciens ou via un modèle médical« , déclare Femke Halsema, qui tient depuis 2018 les rênes de la ville mondialement connue pour ses coffeeshops et son effervescence commerciale et touristique.

« Je pense aussi que certaines drogues sont dangereuses et qu’il est judicieux d’en réduire la consommation. » mais « la façon dont nous procédons n’aide pas (…) nous devrons réfléchir aux meilleurs moyens de réglementer les drogues« , selon l’édile qui estime qu’il faudrait même envisager de mettre de la MDMA sur le marché.

Le test du Canada

Selon elle, la mesure permettrait de lutter contre le trafic de drogue, tout en « 80 % des activités de la police sont consacrées à la lutte contre la criminalité liée à la drogue. » Un pays a déjà expérimenté la réglementation des drogues dures : le Canada. Le cannabis y est déjà légalisé depuis 2018 et, depuis l’année dernière, la Colombie-Britannique, province la plus occidentale du pays, expérimente la décriminalisation de certaines drogues dures.

Cocaïne, méthamphétamine, MDMA ou encore certains opioïdes, les usagers arrêtés avec moins de 2,5 grammes ne sont pas poursuivis et la drogue n’est pas saisie. La police leur fournit cependant des informations afin qu’ils puissent obtenir de l’aide. Une mesure approuvée par Didier Jutras-Aswad, professeur agrégé au Département de psychiatrie et d’addictologie de l’Université de Montréal, qui juge que les politiques antidrogue ont eu très peu d’effet jusqu’à présent, « vvoire des effets délétères sur la santé des personnes ayant une addiction, il ajoute. Quand on fait ce type de changement, il y a aussi une manière d’expliquer pourquoi on le fait, le fait de banaliser les effets de la consommation de substances. »

Manque de recul sur l’expérimentation

Le spécialiste juge cependant que la décriminalisation doit s’accompagner de mesures de santé publique. En particulier un « l’accès à la naloxone, un antidote qui peut être administré pour inverser les surdoses d’opioïdes. On parle aussi d’endroits où les gens peuvent se rendre pour consommer des substances, dans un endroit sûr, où les gens en cas de surdose, par exemple, peuvent avoir accès à soins et traitement des addictions. »

Pour l’instant, les experts manquent encore de recul pour évaluer l’efficacité de cette expérimentation qui devrait s’achever début 2026.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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