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« Au Tchad, le changement est inévitable »

Le Premier ministre tchadien et candidat à la présidentielle, Succès Masra, lors d'un meeting de campagne à Moundou, dans le sud du pays, le 28 avril 2024.

Au Tchad, le président de transition Mahamat Idriss Déby, fils de feu Idriss Déby Itno qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant plus de trois décennies, affrontera son premier ministre et principal rival Succès Masra lors des urnes lundi 6 mai.

Annoncé comme acquis d’avance en faveur de Mahamat Déby, le vote est apparu plus incertain lors des derniers jours de campagne, alors que Succès Masra, 40 ans, s’est rassemblé massivement lors de sa tournée dans le pays.

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L’opposant devenu Premier ministre descendra-t-il dans la rue contre le régime si l’élection lui paraît frauduleuse, au risque de provoquer des manifestations comme celles du 20 octobre 2022, réprimées dans le sang ? Ou essaie-t-il simplement de « monter la barre » pour conserver sa position ? Trois jours avant les élections, il a reçu Le monde dans sa maison à N’Djamena.

Dans quel état d’esprit êtes-vous avant le premier tour de l’élection présidentielle, lundi 6 mai ?

Succès de Masra Le changement au Tchad est non seulement essentiel mais inévitable. On a vu l’engouement autour de ma candidature lors de cette campagne. Cette volonté de changement doit pouvoir s’exprimer de manière massive.

Fin avril, l’Agence nationale de gestion des élections (Ange), chargée d’organiser le scrutin, a dénoncé une « escalade verbale » et a appelé les candidats à la détention. Êtes-vous inquiet du climat politique?

S’il y a escalade, elle ne vient pas de nous. Nous avons mené une campagne pacifique, argument contre argument, projet contre projet. Malheureusement, certains locaux de notre parti Transformers ont été incendiés et des militants ont été arrêtés. Nos adversaires tentent de faire pression car il y a une très forte mobilisation populaire en notre faveur.

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Vous avez appelé vos militants à « vigilance » pendant le vote. Craignez-vous que cela ne se déroule pas sans heurts ?

Je suis un homme prévoyant. La confiance dans nos institutions ne nous exclut pas de les contrôler. Selon la loi, tout citoyen a le droit d’assister au dépouillement, c’est la meilleure chose à faire pour éviter tout soupçon de manque de transparence.

Vous êtes Premier ministre depuis le 1euh Janvier. S’il y a des dysfonctionnements, n’en serez-vous pas en partie responsable ?

Ma nomination à la tête du gouvernement est un des éléments qui donne de la crédibilité au processus électoral. Si je n’étais pas là, ça aurait été pire.

Si les résultats officiellement déclarés ne correspondent pas à ceux qui vous sont parvenus via l’observation des élections, comment comptez-vous réagir ?

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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