Attaquant de génie, André Boniface fut cet élégant trois-quarts centre qui magnifia le jeu « à la française » des années 60 du siècle dernier. Né le 14 août 1934 à Montfort-en-Chalosse (Landes), André Boniface a été sélectionné quarante-huit fois en équipe de France entre 1954 et 1966. Né dans le rugby de haut niveau à vingt ans sous le maillot du XV de France et sur l’aile, cet athlète (1,80 m, 84 kg) a toujours refusé le compromis.
Sportif accompli, il a cherché l’autre moitié de lui-même à travers son frère Guy, équipier des grands moments de Mons et des matchs du Tournoi. Ils étaient comme le yin et le yang, associés à dix-sept reprises à l’équipe de France entre 1960 et 1966.
Champion de France avec le Stade Montois en 1963
André n’a jamais comblé le vide laissé par la disparition de Guy, parti trop tôt dans la nuit du 1er janvier 1968 sur une route des Landes. Cet attaquant héroïque devient champion de France en 1963 avec le Stade Montois en inscrivant un drop-goal et un but sur penalty avant de livrer son chef-d’œuvre en 1965 avec le XV de France à Colombes contre le Pays de Galles. Dans son sillage, les Tricolores menaient 22-0 en début de deuxième période, avant de s’imposer (22-13).
Mais il est crucifié l’année suivante par les sélectionneurs pour une passe de son ami et coéquipier Jean Gachassin renversée par le vent dans l’Arms Park de Cardiff et interceptée par l’arrière gallois Stuart Watkins alors qu’elle lui était destinée. Cet épisode, qui marque aussi la fin d’une génération, élève le Montois insoumis au rang de martyr de ce jeu.
Après avoir longtemps tenu un magasin d’articles de sport à Mont-de-Marsan, André Boniface émigre à Hossegor pour profiter d’une retraite active à partir de 1993 et rester en contact avec le rugby.
A son épouse Annie et leurs enfants Corinne, François et Hélène, L’Equipe présente ses plus attristées condoléances.
