GAVRIIL GRIGOROV / AFP
Alexandre Loukachenko, ici au Kremlin à Moscou, le 12 avril 2024.
JEUX OLYMPIQUES DE PARIS – Pour le président biélorusse, les Jeux olympiques, c’est un peu comme une guerre. Ce mardi 30 avril, Alexandre Loukachenko a ordonné aux athlètes de son pays participant aux JO de Paris sous statut neutre de » te casser la gueule « de leurs adversaires. « Si vous avez fait votre choix et que vous y allez sous statut neutre, battez-les, montrez-leur que vous êtes un vrai Biélorusse »a-t-il déclaré, cité dans un communiqué de la présidence, alors que la Biélorussie est exclue en tant qu’Etat des Jeux en raison de son soutien à l’invasion russe de l’Ukraine.
Fin mars, le CIO avait annoncé que les athlètes russes et biélorusses ne pourraient pas défiler lors de la cérémonie d’ouverture à Paris. Cette interdiction s’ajoute à leur obligation de participer sous une bannière neutre, à condition qu’ils n’aient pas ouvertement soutenu l’attaque contre l’Ukraine. Les hymnes russe et biélorusse ne pourront pas non plus être joués.
Mi-mars, seuls 7 athlètes biélorusses étaient officiellement qualifiés pour les Jeux de Paris.
Ce mardi, lors d’une visite dans la région biélorusse de Mogilev, des habitants ont demandé à Alexandre Loukachenko ce qu’il pensait de cette participation sous statut neutre, selon un rapport publié sur le site Internet de la présidence biélorusse.
Être » féroce « pendant les épreuves
« C’est à l’athlète de choisir. S’il décide de participer aux Jeux olympiques, il sera encore plus féroce. Parce que vous comprenez que l’état d’esprit et la colère ne sont pas une mince affaire dans le sport. »a réagi Alexandre Loukachenko. « Vous êtes Biélorusses et quand vous sortez victorieux, c’est une bonne façon pour nous de les frapper politiquement en pleine face »il a insisté.
Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, a éradiqué toute forme d’opposition dans son pays, réprimant en 2020 un mouvement de masse pacifique. Il a aussi l’habitude des déclarations et des débordements, comme lorsqu’il défile devant des manifestants opposés à son pouvoir, avec une Kalachnikov à la main, les appelant « les rats ».
En février 2022, il ouvre la Biélorussie à l’armée russe pour qu’elle puisse envahir l’Ukraine par le nord.
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