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Agnès Buzyn confie avoir été renvoyée à un simple « fantasme sexuel » alors qu’elle était médecin

L’ancienne ministre de la Santé, également médecin, affirme avoir subi du harcèlement alors qu’elle était professeur au début des années 2000. Les signalements de harcèlement sexiste et sexuel se sont multipliés en milieu hospitalier ces dernières semaines.

Un ancien membre du gouvernement se confie. Alors que le mot se déchaîne sur les violences sexistes et sexuelles en milieu hospitalier, au point qu’on parle désormais d’un hôpital #Metoo, l’ancienne ministre de la Santé (2017-2020) Agnès Buzyn s’exprime lors de sa tournée. Elle parle du harcèlement qu’elle a subi en tant que médecin avant de rejoindre le gouvernement, dans le documentaire Des chemisiers pas si blancs diffusé ce dimanche 5 mai sur M6.

Considéré comme un simple « fantasme sexuel »

Alors qu’elle souhaitait devenir professeur au début des années 2000, Agnès Buzyn se souvient de la réaction d’un leader important du milieu médical.

« Le président de la communauté médicale a déclaré : ‘Agnès Buzyn est venue me voir dans mon cabinet pour me parler de sa candidature au poste de professeur. C’est drôle, chaque fois que je la vois arriver dans mon cabinet, je l’imagine avec un fouet et des bottes.’ » murmure-t-elle.

« C’est incroyable! Se souvenir d’un fantasme sexuel était atroce », confie-t-elle franchement.

Insupportable d’avoir « une femme au dessus d’eux »

Après avoir obtenu le titre qu’elle espérait, Agnès Buzyn, qui avait déjà 20 ans d’expérience derrière elle, dit avoir vu le regard de ses collègues évoluer d’une manière à laquelle elle ne s’attendait pas. « Avoir un titre, tout d’un coup, ça les rend fous », dit-elle.

«Je ressens une immense agressivité de la part de mes collègues», assure-t-elle.

«Je sentais que les hommes ne supportaient pas d’avoir une femme hiérarchiquement au-dessus d’eux», analyse aujourd’hui l’ancienne ministre.

« Je pensais que j’allais mourir »

S’ensuivent quatre années durant lesquelles Agnès Buzyn dit subir des harcèlements répétés de la part de ses collègues de l’hôpital Necker.

« Honnêtement, je pensais que j’allais mourir. C’était tellement violent, tellement aliéné. J’étais épuisée. Je pense que si je n’avais pas eu d’enfants, à cette époque, j’étais vraiment pré-suicidaire », dit-elle.

Finalement, ces actes répétés mettent fin à sa carrière hospitalière. «Cela devenait tellement fou que j’ai décidé de quitter mon métier de médecin», raconte Agnès Buzyn.

Une omniprésence masculine

Agnès Buzyn raconte que le déclic a eu lieu en 2003, alors qu’elle n’était enseignante que depuis peu de temps. En entrant dans la salle où se trouvent ses collègues, elle constate : « il y avait 32 adhérents, 32 hommes ».

« C’est ce jour-là que j’ai réalisé l’anomalie », a-t-elle déclaré, évoquant un « dysfonctionnement grave ».

« Je me suis dit : comment se fait-il que dans un groupe hospitalier qui comprend l’hôpital européen Georges Pompidou, l’hôpital Necker, l’hôpital Cochin, comment se fait-il que, pour une commission qui doit identifier les futurs cadres hospitaliers, ils n’aient trouvé que 32 hommes et pas de femmes ?», déplore-t-elle.

Une autre ancienne ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, également docteur en pharmacie, confiait elle aussi en avril dernier sur France 5 avoir assisté à des séances de « bizutage » humiliantes et avoir été confrontée à des formes d’abus de la part de chefs de service dans son parcours à l’hôpital. sans en révéler la nature.

Face à la multiplication des signalements de harcèlement dans le secteur médical, le ministre délégué chargé de la Santé Frédéric Valletoux a réagi en avril dernier. « La culture de l’impunité, si elle existe ici ou là, est terminée », a-t-il promis sur France Inter.

Cammile Bussière

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