Quatorze personnes tuées lors d’un raid israélien « sans précédent » en Cisjordanie occupée

Le raid a eu lieu dans le camp de Nour-Shams, près de Tulkarem, dans un contexte d’intensification des violences dans ce territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

Parallèlement à la guerre à Gaza, la violence continue en Cisjordanie occupée. Le Croissant-Rouge palestinien a annoncé samedi 20 avril que 14 personnes avaient été tuées dans un raid israélien qui a débuté jeudi soir sur le camp de Nour Shams, près de Tulkarem. L’armée israélienne a déclaré plus tôt avoir tué dix personnes et arrêté huit autres lors d’un raid « antiterroriste ».

L’armée israélienne affirme que ces opérations visent des groupes armés palestiniens, mais les civils font souvent partie des victimes. Les images de l’assaut montrent des véhicules militaires et des soldats parcourant les ruelles du camp, où vivent près de 7 000 personnes. Après le départ des militaires israéliens samedi après-midi, les secouristes se sont précipités pour secourir un Palestinien menotté, la plante des pieds lacérée, allongé sur un trottoir, montre le Croissant-Rouge palestinien sur X.

« Des tireurs d’élite sur les toits »

Le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne avait rapporté plus tôt « Plusieurs personnes tuées et blessées à l’intérieur du camp, mais l’armée empêche les équipes médicales de porter secours aux blessés ». L’armée a effectué des descentes de maison en maison dans plusieurs zones du camp. Les résidents ont déclaré qu’ils se retrouvaient sans électricité et commençaient à manquer de nourriture, incapables d’entrer ou de sortir du camp.

Les réserves de lait pour enfants s’épuisaient et les personnes atteintes de maladies chroniques, en particulier les patients dialysés, ne pouvaient pas recevoir de soins. «Cette incursion est sans précédent»a déploré Muayad Shaaban, chef de la Commission de colonisation et de résistance au mur, une entité dépendante de l’Autorité palestinienne, faisant référence à « des tireurs embusqués sur les toits et des forces spéciales déployées ».

« Les Israéliens veulent faire taire la résistance palestinienne en Cisjordanie, notamment dans les camps du nord. »

Hassan Khuraisha, député palestinien

à l’AFP

Parmi les victimes, Qais Fathi Nasrallah, 16 ans, est décédé après avoir été « touché à la tête par des tirs israéliens », ont annoncé vendredi le ministère palestinien de la Santé et l’agence de presse palestinienne Wafa. Salim Faisal Ghanem, 30 ans, était « tué par les troupes israéliennes ». Les commerçants se sont mis en grève samedi à Tulkarem pour protester contre ce raid.

Le raid de Nour-Shams intervient sur fond d’intensification des violences en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza le 7 octobre. Depuis, sur ce territoire, au moins 480 Des Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes ou par les colons. Neuf Israéliens, dont cinq membres des forces de sécurité, ont perdu la vie selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies.