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600 Ukrainiens formés par des militaires français en Pologne s’apprêtent à gagner le front

Sur leur passage, des pièges à grenades explosent, des fumigènes réduisent la visibilité, des coups de feu retentissent. « L’objectif est de capturer la tranchée. Il faut aller vite, mais pas trop vite pour pouvoir conserver ce qui a été occupé. C’est un équilibre difficile », explique le lieutenant français Louis, le bas du visage caché par un cache-cou. Malgré une dizaine de blessés fictifs, qui ont réussi à poser un garrot, l’objectif de l’exercice a été « 100% atteint », juge à l’issue de la séance le capitaine Julien, qui commande la compagnie des instructeurs.

Mission européenne

Près de 200 militaires français se relaient en Pologne depuis février 2023 pour entraîner tous les deux mois 600 soldats ukrainiens dans un camp dont la localisation est tenue secrète, dans le cadre d’une mission de l’Union européenne.

Le colonel Antoine Laparra explique ce qui, selon lui, « donne de la densité à la mission » : ces militaires « seront engagés sur la ligne de contact, sur le front, et seront potentiellement amenés à combattre, voire à mourir… »

Le chef d'état-major adjoint de l'armée polonaise, lieutenant-général de l'armée polonaise, Krzysztof Krol salue le chef des instructeurs conjoints.


Le chef d’état-major adjoint de l’armée polonaise, lieutenant-général de l’armée polonaise, Krzysztof Krol salue le chef des instructeurs conjoints.

LECH MUSZYNSKI / AFP

Jeudi, dernier jour d’entraînement, les militaires ont également procédé à une manœuvre interarmes à balles réelles pour tester tout le savoir-faire acquis. La manœuvre a impliqué des fantassins à pied et des spécialistes du déminage, de l’artillerie légère (tirs de mortiers) ou des drones, qui pullulent par centaines au-dessus du champ de bataille ukrainien. « Cette combinaison est un plus que nous leur transmettons, c’est un motif reproductible à l’infini », commente le capitaine David.

Espoir d’une percée

Une cinquantaine d’artistes, en majorité des femmes, vivent avec intensité l’entraînement de leurs compatriotes. «C’est une façon pour nous d’aider notre pays», commente une Ukrainienne sous couvert d’anonymat.

Le bilan humain de deux années d’invasion russe, non officiellement connu, est estimé à plusieurs centaines de milliers de morts. L’Ukraine peine désormais à trouver des volontaires pour le front, contrairement au début de la guerre, et face au manque d’hommes, le président ukrainien Volodymyr Zelensky vient d’abaisser l’âge de mobilisation militaire de 27 à 25 ans.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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