La perspective d’un long et dur conflit en décembre inquiète les Français, qui envisagent de voyager pour passer les vacances en famille.
Le lancement d’un préavis de grève renouvelable à la SNCF à partir du 12 décembre a légitimement effrayé les Français. La perspective que ce mouvement social perturbe sérieusement les départs de Noël est dans toutes les têtes. En effet, les cheminots ont l’habitude de débrayer pendant la période des vacances pour obliger la direction à leur donner ce qu’ils souhaitent : augmentation de salaire, progression de carrière plus rapide, organisation du temps de travail plus favorable, etc.
Ainsi, à Noël 2019, les salariés de la SNCF ont mené une grève très longue et vigoureuse contre la réforme des retraites. En 2022, de nombreux TGV ont été annulés suite à un mouvement social des contrôleurs… Difficile de prédire plusieurs semaines à l’avance comment la situation va évoluer. Mais, a priori, les signes avant-coureurs pointent vers une faible mobilisation en décembre voire une annulation de ce préavis de grève. Bref, des départs en vacances en train sans trop de problèmes. Pour quoi ?
Les jours décisifs à venir
La mobilisation ce jeudi contre la disparition de Fret SNCF a été peu fréquentée, même si la CGT parle d’un cheminot sur quatre ayant posé ses valises. Résultat : les TGV Inoui et Ouigo circulaient à peu près normalement. Sept TER sur dix ont répondu présent et un Intercités sur deux. Par ailleurs, mercredi, la SNCF a proposé des augmentations moyennes des salaires de 2,2% alors que l’inflation, en fort ralentissement, est à 1,5%. Les syndicats ont jusqu’au 29 novembre pour signer ou non cet accord. Mais on voit bien que les organisations syndicales réformistes (CFDT-cheminots et Unsa-Ferroviaire) n’ont pas poussé de grands cris contre cette proposition.
En fait, tout va se jouer dans les prochains jours. Si les agriculteurs intensifient leurs protestations, les cheminots pourraient être tentés de les suivre pour bloquer la France. Dans le cas contraire, il n’est pas certain qu’ils s’engageront dans un mouvement social qui se traduirait par un manque à gagner important sur leur fiche de paie de décembre. Ces calculs ne devraient plus être d’actualité en 2025. Pour éviter les interminables menaces de grève à Noël, le ministre des Transports, François Durovray, a demandé au PDG de la SNCF que les négociations salariales aient désormais lieu en début d’année. Le groupe ferroviaire étant détenu à 100% par l’État, la SNCF s’y conformera sans coup férir.
