Wall Street surmonte une mauvaise nouvelle et finit dans le désarroi – 10/05/2024 à 22:45
Le parquet de la Bourse de New York (GETTY IMAGES NORTH AMERICA / SPENCER PLATT)
La Bourse de New York a terminé en demi-teinte vendredi, surmontant globalement une série d’obstacles, depuis un mauvais indicateur macroéconomique jusqu’aux commentaires fermes des membres de la Fed (la banque centrale américaine), entretenant l’espoir de voir l’inflation se calmer.
Le Dow Jones a augmenté de 0,32%, enregistrant une huitième séance consécutive de gains, sa meilleure performance depuis une série de neuf hausses consécutives en décembre.
L’indice Nasdaq, dominé par la technologie, a terminé proche de l’équilibre (-0,03%) et l’indice plus large S&P 500 a grimpé de 0,16%.
Cependant, le marché new-yorkais avait plusieurs raisons de se replier au cours de la journée.
L’indice de confiance des consommateurs, mesuré par l’enquête mensuelle de l’Université du Michigan, est tombé à 67,4 points, son plus bas niveau depuis six mois.
« Cette baisse (-13% sur un mois) renforce l’hypothèse d’un ralentissement significatif de la croissance cette année » aux Etats-Unis, a commenté Ian Shepherdson, de Pantheon Macroéconomie.
Selon les auteurs de l’enquête, les ménages américains « expriment leur inquiétude quant au fait que l’inflation, le chômage et les taux d’intérêt pourraient tous évoluer dans la mauvaise direction au cours de l’année à venir ».
« Ce n’est pas une surprise », au vu des derniers indicateurs macroéconomiques, a déclaré Sam Stovall de CFRA, « mais cela ne plaît pas au marché ».
Les investisseurs s’inquiètent également du dérapage des anticipations d’inflation, les personnes interrogées voyant en moyenne une hausse des prix de 3,5% par an sur douze mois, contre 3,2% en avril.
Les anticipations d’inflation sont un paramètre crucial pour la banque centrale américaine (Fed), qui ne souhaite surtout pas les voir s’éloigner de son objectif d’inflation à long terme, soit 2%, car cela déclencherait une spirale inflationniste.
La séance a également été ternie par les déclarations d’une gouverneure de la Fed, Michelle Bowman, qui a expliqué qu’elle ne s’attendait pas, à ce stade, à une baisse du taux directeur de l’institution cette année.
« Il est trop tôt pour penser à des baisses de taux », a ajouté la présidente de la branche de la Fed à Boston, Susan Collins.
Dans la foulée, les taux obligataires ont augmenté. Le rendement des obligations d’Etat américaines à 10 ans s’est élevé à 4,50%, contre 4,45% la veille à la clôture.
Mais la Bourse de New York a refusé de céder, malgré ces vents contraires.
« Le marché continue de regarder vers l’avenir et veut croire que les résultats des entreprises vont continuer à s’améliorer », a décrit Sam Stovall pour justifier la résistance de Wall Street. « Et je crois qu’ils parient sur une baisse de l’inflation la semaine prochaine. »
Les opérateurs attendent déjà avec impatience la publication mercredi de l’indice des prix à la consommation CPI.
Sur le marché, le laboratoire Novavax a vu sa capitalisation presque doubler (+98,66%), catapultée par l’accord qui prévoit la commercialisation par le français Sanofi de son vaccin contre le Covid-19.
La société de Gaithersburg (Maryland) pourrait recevoir jusqu’à 1,2 milliard de dollars de Sanofi dans le cadre de ce partenariat.
Il s’agit d’une évolution majeure pour le laboratoire, qui faisait état, en mars 2023, d’une « incertitude importante » sur sa trésorerie, pénalisée par le ralentissement des ventes de vaccins anti-Covid.
Tesla a chuté (-2,04%) après que son patron, Elon Musk, ait indiqué que le constructeur investirait « bien plus de 500 millions de dollars » pour développer son réseau de superchargeurs.
La start-up Oklo, spécialisée dans l’énergie nucléaire et présidée par le patron d’OpenAI (ChatGPT) Sam Altman, a chuté brutalement vendredi pour son premier jour de cotation à Wall Street (-53,65%).
Depuis l’annonce en juillet de sa fusion avec la société cotée AltC, le cours de l’action de cette dernière s’était envolé, gagnant plus de 72%, alimenté par la spéculation.
Le constructeur chinois de véhicules électriques Zeekr, contrôlé par le groupe automobile Geely – actionnaire majoritaire de Volvo Cars -, a suivi une trajectoire inverse (+34,57%) pour ses débuts à Wall Street.
Le géant taïwanais des semi-conducteurs TSMC, coté à Taïwan mais aussi à New York, progresse (+4,53%) après avoir fait état d’un bond de 60% de son chiffre d’affaires en avril sur un an, sur fond de fort appétit pour l’intelligence artificielle.
Nasdaq