Vladimir Poutine propose d’accueillir les étrangers fuyant l’idéologie « néolibérale destructrice » de l’Occident
Ils pourraient obtenir un permis de séjour de trois mois s’ils peuvent prouver qu’ils viennent d’États étrangers dont les valeurs sont contraires à la morale russe traditionnelle.
« Fournir un soutien humanitaire aux personnes qui partagent les valeurs spirituelles et morales traditionnelles russes »Il s’agit de l’en-tête d’un nouveau décret daté du 9 novembre 2022 et signé par Vladimir Poutine le 19 août 2024.
L’objectif, selon le gouvernement russe : « protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales » en délivrant des permis de séjour temporaires aux citoyens étrangers qui « n’accepte pas les politiques mises en œuvre » par certains États dont les valeurs sont contraires à la morale russe.
Permis de séjour de trois mois
Concrètement, la Fédération de Russie se prépare à offrir une assistance aux étrangers vivant dans des pays où il existe une « idéologie néolibérale » destructeur « en contradiction avec les valeurs spirituelles et morales traditionnelles de la Russie, telles que prévues dans les fondements de la politique de l’État pour la préservation et le renforcement des valeurs spirituelles et morales traditionnelles » du pays, assure ainsi le décret.
Ces personnes pourront bénéficier d’un titre de séjour d’une durée de trois mois. « en dehors du quota approuvé par le gouvernement russe et sans fournir de documents confirmant leur connaissance de la langue russe, de l’histoire russe et des lois fondamentales » contrairement à la procédure habituelle, le décret précise en outre, qui entrera en vigueur à partir du 1er septembre 2024. La liste des États avec les valeurs doit encore être publiée « destructeur » Il s’agit d’un accord qui doit être établi par le ministère russe des Affaires étrangères et ensuite approuvé par le gouvernement.
« La Russie vous déroule le tapis rouge »
Une mesure qui n’a pas manqué de provoquer une réaction des internautes pro-russes sur les réseaux sociaux. « Ce nouveau décret brise le programme de l’establishment, permettant aux personnes éprises de liberté de contourner les absurdités bureaucratiques habituelles comme les tests de langue ou les examens d’histoire. »se réjouit Alex Jones, un théoricien du complot américain d’extrême droite, YouTuber sur X (ex-Twitter).
« Si vous êtes prêts à rejeter les politiques insensées de vos pays d’origine qui promeuvent ces programmes destructeurs, anti-humains et néolibéraux, la Russie vous déroule le tapis rouge ! (…) Il est temps de défendre les valeurs spirituelles et morales. »il a continué.
« Satanisme ouvert »
Ce n’est pas la première fois que le chef de l’État russe s’en prend à l’Iran. « décadence » de l’Ouest. « Voulons-nous que notre Russie ne soit plus notre patrie ? Que nos enfants soient pervertis, qu’on leur dise qu’il existe d’autres genres que les hommes et les femmes ? Qu’on leur propose des opérations de changement de sexe ? (…) Les dictatures des élites occidentales sont contre tous les peuples. (…) Jésus a dit : ‘Vous les reconnaîtrez à leurs propres fruits’. (…) Un tel déni de l’être humain et de toutes ses valeurs s’apparente à du satanisme ouvert. »il s’était notamment énervé en septembre 2022 devant plusieurs responsables politiques russes.
En fait, le chef du Kremlin accuse régulièrement l’Europe d’idées pro-LGBT qui seraient « imposé » au peuple. « Dans certains pays européens, on dit aux parents que les filles ne peuvent plus porter de jupe à l’école. Qu’est-ce que c’est ? »il s’est ainsi indigné, à l’issue du sommet du G20 au Japon en juin 2019. Vladimir Poutine, qui garde un œil attentif sur les courants de pensée européens« considère que le Vieux Continent renie ses racines en se perdant dans des querelles idéologiques » ce qui provoquerait notamment la fin de la famille dite traditionnelle, de la culture historique et du patriotisme, piliers revendiqués par la société russe, expliquait déjà en 2022 à Figaro Michel Eltchaninoff, auteur de Dans la tête de Vladimir Poutine (2015, réédité en 2022, éditions Actes Sud).