Vincent Bolloré valorise Canal+ à près de 7 milliards d’euros
Le groupe Vivendi va introduire en Bourse le groupe de chaînes payantes ainsi que Havas. L’homme d’affaires breton poursuit le démantèlement de l’empire qu’il dirige depuis dix ans.
Vincent Bolloré aime les rafles, les fusions et les coups de bourse. Dernière en date : le groupe Vivendi a annoncé mardi matin la valorisation des quatre grandes divisions qu’il va introduire en bourse via sa scission. L’objectif de ce démantèlement est de mieux promouvoir chaque entité de manière indépendante plutôt qu’au sein de Vivendi. Le groupe de communication vaut 10 milliards d’euros à la Bourse de Paris et n’a pas décollé depuis qu’il a sorti Universal Music Group (UMG) de son giron en 2021.
Dans les documents publiés, Canal+ est ainsi comptabilisé à 6,85 milliards d’euros et Havas à 3,44 milliards d’euros. Ensuite, Hachette, regroupant 63 % de Lagardère et 100 % de Prisma, la division presse de Vivendi, vaut 2,15 milliards d’euros. Au total, ces trois divisions valent 12,5 milliards d’euros, soit 25 % de plus que la valeur boursière de Vivendi.
L’introduction en bourse de Canal+ à Londres sera vendue comme un succès. Le groupe de chaînes payantes est en passe de mettre la main sur le leader africain Multichoice pour près de 3 milliards d’euros. Elle se félicite de compter près de 50 millions d’abonnés dans le monde, de quoi rivaliser avec les plateformes américaines et ainsi séduire les marchés. Canal+ a changé son modèle économique depuis son rachat par Vincent Bolloré. Vivendi l’avait valorisé à 5 milliards d’euros il y a dix ans, lorsque le groupe en avait racheté 20 % à Lagardère.
Retour timide à la Bourse Havas
De son côté, le retour en Bourse d’Havas, cette fois à Amsterdam, est plus timide. Le groupe publicitaire sera valorisé à 3,44 milliards d’euros, soit moins que les 3,9 milliards d’euros déboursés par Vivendi en 2017, qui l’avait racheté… à Vincent Bolloré.
Le groupe Bolloré deviendra ainsi actionnaire direct de 30% de Canal+, 30% d’Havas et 30% de Hachette qui chapeaute Lagardère, en plus des 18% qu’il détient déjà dans Universal Music.
Reste à savoir ce que l’homme d’affaires fera du reste. Vivendi deviendra une société holding pour des participations dans des sociétés cotées telles que Telecom Italia, Mediaset, Prisma et 10 % supplémentaires dans Universal Music. Alors que le groupe conservera 1,9 milliard d’euros de dette, il estime que cette galaxie de participations vaut 8 milliards d’euros. De quoi faire, pour Vincent Bolloré, encore quelques meccanos.