Nouvelles locales

Vidéo : Un combat aérien digne de la Première Guerre mondiale en Ukraine

Dans les premiers mois de la Grande Guerre de 1914-1918, l’aviation naissante – pour rappel, le premier vol de Clément Ader date de 1890 – s’engage néanmoins dans le combat aérien. C’est l’avènement des « as » de l’aviation, souvent à bord de fragiles biplans à hélices, dans lesquels le pilote, mais le plus souvent un passager, braque son arme sur ses cibles.

On croyait révolu le temps de ces combats archaïques, mais les observateurs ukrainiens ont pu en être témoins le 27 avril, dans le sud-ouest de l’Ukraine, comme le rapporte Forbes. Un tireur à bord d’un Yakovlev Yak-52, un avion d’entraînement soviétique développé et mis en service dans les années 1970, aurait abattu un drone russe près d’Odessa.

Appartenant à un aéroclub volontaire ukrainien, l’avion aurait croisé la route d’un drone de type Orlan-10. Conçu pour être un engin de reconnaissance, il peut cependant être modifié pour emporter des charges explosives, comme ce fut déjà le cas dans le conflit russo-ukrainien.

Dans des vidéos de l’incident partagées sur les réseaux sociaux, on peut voir le Yak-52 de 1,5 tonne tourner autour du drone ennemi de 15 kilos. S’en suivent des tirs et le déploiement d’un parachute pour le drone, filmés depuis la cabine du monoplan.

« PNC aux portes »

Cette technique de ciblage des véhicules sans pilote, bien que rare dans les conflits modernes, n’est pas nouvelle. C’est même ainsi qu’a eu lieu l’un des tout premiers crashs de drones modernes, lors de la guerre du Kosovo, qui opposait la Yougoslavie à l’OTAN, courant 1999.

« Une tactique serbe innovante pour contrer les drones aériens consistait à lancer un hélicoptère militaire Mil Mi-8 (Hip) pour voler aux côtés d’un drone IAI RQ-5 Hunter. (de l’armée américaine, au sein de l’Otan, ndlr) et que le mitrailleur embarqué tire sur le drone avec sa mitrailleuse latérale de 7,62 millimètres. Cette tactique était populaire jusqu’à ce qu’elle devienne dangereuse pour les hélicoptères de combat alliés.écrit JDR Dixon, lieutenant-commandant de la marine américaine, dans une thèse rendue publique en 2000.

Il est évident que comparée aux drones miniatures, rapides et maniables, cette méthode présente peu d’intérêt. Mais cela a du sens si l’ennemi vous envoie des drones plus lourds et plus lents. C’est avant tout un moyen peu coûteux de faire tomber des machines qui, comme l’Orlan-10, peuvent coûter entre 70 000 et 100 000 euros environ.

L’armée ukrainienne a tout intérêt à préserver autant que possible ses précieux missiles anti-aériens et à utiliser des méthodes alternatives pour combattre les vagues de drones envoyées par Moscou. Et elle n’est pas la seule. Le 20 mars, un hélicoptère de la Marine nationale française a abattu un drone Houthi au-dessus de la mer Rouge.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
Bouton retour en haut de la page