Vidéo: les Russes tentent un assaut avec des mini-chars lanceurs de grenades (les drones ukrainiens les atomisent)
Il y a quelques jours, nous évoquions la volonté de l’armée ukrainienne de lancer la production de drones terrestres pour compléter son arsenal. Peut-être qu’un assaut mené par les Russes dans la région d’Avdiivka (est de l’Ukraine) fin mars fera réfléchir Kiev ou du moins lui fera apprendre des erreurs de ses adversaires.
La semaine dernière, l’armée russe a innové avec un nouveau type d’assaut. Des minichars automatiques armés de grenades ont participé pour la première fois à une attaque contre des positions ukrainiennes, près du village de Berdychi (oblast de Donestk, à une dizaine de kilomètres au nord-ouest d’Avdiïvka), raconte David Axe, journaliste spécialisé pour Forbes. Si l’on en croit la propagande russe, cette apparition de robots militaires terrestres sur le champ de bataille aurait été une réussite… Mais c’est faux.
Vendredi 29 mars, des soldats ukrainiens ont détruit ou immobilisé au moins deux des cinq avions russes à l’aide d’outils plus classiques depuis le début du conflit, leurs drones aériens. Une vidéo publiée le 30 mars sur Telegram par la 47e brigade mécanisée de l’armée ukrainienne et couverture sur les réseaux sociaux le prouve : les quadricoptères kamikaze en vue à la première personne (FPV) ont fait le boulot.
Une vidéo des drones ukrainiens neutralisant les UGV de combat russes lors de la bataille d’hier dans la direction d’Avdiiv. https://t.co/mjQBA6c5hr https://t.co/2Orep1fTPk pic.twitter.com/H4QFlsEQBm
–Samuel Bendett (@sambendett) 30 mars 2024
Les mini chars télécommandés russes, qui semblent mesurer environ 1,50 mètre, sont visiblement équipés de lance-grenades AGS-17 « Plamya ». « Dans le cadre de la mission de combat, un groupe de drones d’assaut (terrestre, ndlr) participé aux opérations de soutien, assurant la suppression des positions ennemies dans le village (par Berdychi, ndlr), en utilisant des modules AGS-17 installés qui ont tiré plusieurs centaines de grenades »» a écrit le propagandiste russe Boris Rojine (également connu sous le nom de « Colonel Cassad » sur les réseaux sociaux), le 31 mars sur Telegram.
Ce que Boris Rojine ne précise pas, c’est comment la 47e brigade mécanisée ukrainienne a visiblement immobilisé puis fait exploser au moins deux de ces véhicules militaires terrestres. Une nouveauté, mais pas une surprise : tout ce qui bouge aujourd’hui sur le champ de bataille – les hommes, les véhicules et donc les drones terrestres – le fait sous la menace des drones aériens, omniprésents sur et autour du front.
Des leçons à tirer des deux côtés
Cet incident confirme une nouvelle fois la suprématie des drones explosifs, équipés de grenades ou de roquettes, et véritables fléaux pour les troupes ennemies. Les tentatives de brouillage radio des Russes ne sont pas assez efficaces et l’avance prise par Kiev dans ce domaine semble aujourd’hui très difficile à rattraper pour Moscou.
Selon l’analyste Samuel Bendett, expert en technologie militaire russe, notamment pour le Centre d’analyse navale (CNA) basé en Virginie, l’armée ukrainienne peut tirer les leçons de cette bataille 100 % automatisée. « Cela doit être pris en compte pour le développement des systèmes terrestres », il dit. Si les cages servant de blindage anti-drone peuvent (parfois) protéger les véhicules blindés transportant des soldats, elles pourraient aussi être utiles pour les robots militaires terrestres.
En attendant l’acheminement de munitions et d’obus initié par la République tchèque et un éventuel déblocage de l’aide militaire américaine, l’armée ukrainienne, privée d’artillerie, résiste avec ce dont elle dispose. Et il s’avère qu’elle possède de nombreux drones. De quoi repousser, samedi 30 mars, l’un des plus grands assauts blindés jamais lancés par la Russie depuis le début de son invasion il y a plus de deux ans.