Ventes en baisse, décisions incompréhensibles, licenciements : mais que se passe-t-il chez Tesla ?
Tesla sort d’une année 2023 resplendissante, battant tous ses records de ventes notamment grâce à son SUV électrique Model Y, devenu l’an dernier la voiture la plus vendue au monde. Mais le début d’année 2024 s’annonce bien plus compliqué pour le constructeur de véhicules électriques.
Au cours du premier trimestre 2024, Tesla n’a livré que 386 810 voitures, alors que les analystes en attendaient près de 70 000 de plus. Les ventes et la production de Tesla sont en baisse par rapport au premier trimestre 2023. « La baisse des volumes est due en partie aux premières phases de production de la nouvelle version du Model 3 dans notre usine de Fremont »Tesla s’est défendu, citant également l’impact du conflit en mer Rouge.
La conduite autonome à tout prix ?
Le titre de Tesla est en baisse début 2024, entre autres à cause de ces volumes décevants. Mais les différentes décisions d’Elon Musk n’ont pas non plus convaincu les investisseurs. Notamment, Reuters a révélé que le très attendu Tesla à 25 000 $, connu sous le nom de Projet Redwood (nom de code NV9), aurait été abandonné. Elon Musk a démenti cette information d’un simple « Reuters ment (encore) ».
Nouvelles révélations faites par les médias américains Électrek permettons d’y voir un peu plus clair. D’autres sources que celles de Reuters ont pu confirmer que le développement du modèle avait bien été stoppé, au profit d’une version dédiée à la conduite autonome qui sera annoncée en août.
Si Elon Musk semble donc insatisfait du terme « abandonné » concernant son projet, en effet, aucun employé de Tesla ne travaillerait plus dessus. De nombreuses personnes qui travaillaient auparavant sur cette voiture ont également été licenciées, dans le cadre d’un vaste plan de licenciement annoncé en interne, après qu’Elon Musk leur a demandé de documenter au maximum leurs recherches : « Nous ne voudrions pas que tout notre travail soit gaspillé ».
Plus de 10 % de la masse salariale de Tesla, qui compte environ 140 000 salariés, aurait été licenciée, suite officiellement « des inefficacités d’embauche dues à une croissance rapide ». Autres révélations faites par Électrek soutiennent la thèse selon laquelle ces licenciements seraient dus en premier lieu à un changement d’orientation du constructeur, qui souhaite désormais prioriser le développement de la conduite autonome.
Après toutes ces décisions incomprises en interne et chez les investisseurs, Elon Musk n’a donc plus le droit à l’erreur sur les avancées de l’Autopilot. D’autres constructeurs, comme BYD devenu le plus gros vendeur de voitures électriques au monde en 2023, ou encore Xiaomi qui vient de se lancer sur le marché automobile, ne peuvent que se réjouir du désintérêt de Tesla pour les modèles abordables.