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Vendée : elle tue un motard de 17 ans en faisant demi-tour devant chez elle

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Ses premiers mots ont été pour la famille de la victime.

Une silhouette chétive, un visage marqué, des traits tirés. Portant une queue de cheval et vêtue tout de blanc, la mère de 33 ans qui apparaît au bar, ce lundi 1euh juillet 2024ne se pardonne pas cette erreur d’inattention qui l’envoie devant le tribunal correctionnel de Le rocher sur toi Pour  » homicide involontaire « .

Un banal demi-tour devant sa maison

Ce matin du 13 février 2024, il est 7h30 lorsqu’elle entame un demi-tour pour quitter sa maison, à La Meilleraie Tillay, au volant de son Kangoo. Une manœuvre banale et quotidienne. La mère au foyer s’apprête à emmener deux de ses filles à l’école et à l’université. Ce jour-là, l’aînée est en stage chez son père.

Une brume vient ternir la lumière déjà faible de ce petit matin de février.

Il a fallu un quart de seconde pour que sa vie change. Et que celui de Bryan*, un jeune homme de 17 ans, lui soit enlevé. Son cyclomoteur heurte la portière avant côté conducteur de la voiture par Laura*. La violence du choc est telle que la vitre se brise.

L’adolescent est décédé sur place après l’arrivée des secours, des suites de « nombreux traumatismes crâniens et thoraciques » provoqués par la collision.

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 » Je ne l’ai pas vu « 

Les enquêteurs ne trouvent pas aucune trace d’alcool ou de drogue. Pas de vitesse excessive. Pas de routes glissantes. Juste l’erreur fatale de l’inattention.

« Je ne l’ai pas vu », sanglotait Laure au bar, encore bouleversée par le drame.

J’ai fouillé dans ma mémoire, j’ai repensé à la scène. Je ne serais jamais partie en voyage si j’avais vu le jeune homme.

Le prévenu, à la barre du tribunal correctionnel ce 1er juillet 2024

Elle et ses deux filles seront les seules témoins du drame qui a déchiré les deux familles.

Deux familles dévastées

Celui de la victime, Bryan, un jeune homme de 17 ans en apprentissage. En première année de bac pro mécanique à La Roche-sur-Yon, il travaillait en alternance dans une entreprise de La Meilleraie Tillay.

« Bryan n’était pas un jeune homme comme les autres. Il n’était pas accro aux réseaux sociaux ou aux consoles de jeux. Il aimait aider, jardiner, bricoler avec son grand-père.

L’avocat des parties civiles, Maître Jérôme Dora

Sa mère venait de l’inscrire à la conduite accompagnée.

Elle avait acheté une vieille 4L pour qu’il puisse la restaurer et la conduire une fois qu’il aurait son permis. Pour cette famille détruite, « la perte de cet enfant est insurmontable », ajoute Maître Jérôme Dora.

Victimes de harcèlement

Laure a dû déménagerLa scène de l’accident s’est produite juste devant chez elle, mais elle ne parvient pas à s’en remettre. La maison a été mise en vente. La famille est hébergée chez sa belle-mère dans les Deux-Sèvres. Ses deux filles aînées ont été victimes de harcèlement.

« On les accusait d’être des criminels. J’ai dû changer d’école », raconte la mère. Mais les enfants refusent les soins.

De son côté, Laure est « profondément meurtrie », selon les mots de son avocat, et « se sent coupable pour sa famille ».

Elle bénéficie d’un soutien psychologique. « C’est très dur de vivre avec ça », dit-elle sobrement au bar.

Manque de visibilité

Le procureur, Fiametta Esposito, reconnaît que cette tragédie « n’est pas une tragédie que les magistrats jugent facilement ».

Mais elle refuse d’expliquer ce décès par « fatalité ».

« Vous conduisez un véhicule, vous voulez faire demi-tour, il y a du brouillard, de la pluie. Vous abandonnez. Vous pouvez allumer vos feux de détresse, vous ferez demi-tour un peu plus loin, dans un endroit plus sûr, un rond-point par exemple. Et donc, tu évites la mort de Bryan.

Pour défendre son client, l’avocat du prévenu rappelle la banalité de ce demi-tour.

Nous sommes sur une malheureuse manœuvre que nous avons tous dû faire à un moment ou à un autre. Elle a effectué les vérifications, elle n’a pas vu le phare de Bryan.

Maître Emmanuelle Picodo, avocate de l’accusé

« Ma cliente n’avait jamais commis de délit. Son seul délit était de s’être retourné ce jour-là alors qu’elle manquait de visibilité. »

Le procureur a demandé, « avec une grande tristesse, pour la famille de Bryan mais aussi un peu pour Mme D. », un an de prison avec sursis, l’annulation de son permis de conduire Et l’interdiction de le repasser pendant trois mois.Une sentence suivie à la lettre par le tribunal.

Les parties civiles obtiennent réparation du préjudice subi. Les frais d’obsèques seront pris en charge à hauteur de 12 000 euros. Le père et la mère du jeune homme tué ont obtenu 30 000 euros chacun pour « atteinte à l’affection », et les trois frères et sœur 14 000 euros chacun, tout comme les grands-parents de la victime.

* Les noms ont été modifiés

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Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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