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Vela annonce une levée de fonds de 40 millions d’euros pour construire son premier trimaran cargo à voile


L’entreprise, qui compte parmi ses associés le marin François Gabart, devrait livrer ses premières marchandises outre-Atlantique en 2026.

Traverser les mers à la voile pour livrer des marchandises. L’idée n’est pas nouvelle, mais dans un monde où le transport maritime représente aujourd’hui 3% des émissions de gaz à effet de serre, elle séduit les investisseurs. Dernier exemple en date : Vela, une jeune entreprise bayonnaise fondée en 2022, qui a annoncé ce mardi 24 septembre une levée de fonds de 40 millions d’euros. « Cela a pris du temps. Nous sommes dans un contexte économique difficile et nous cherchions des partenaires avec une vision à long terme et une approche internationale. »explique Pierre-Arnaud Vallon, co-fondateur de l’entreprise. Dans son tour de table, Vela a notamment réuni le fonds Révolution environnementale et solidaire, géré par Crédit Mutuel Alliance Fédérale mais aussi Bpifrance via son fonds de décarbonation du secteur maritime.

Cette levée de fonds servira à construire un trimaran de 67 mètres dessiné par le cabinet d’architectes VPLP, spécialiste de la course au large. Le navigateur François Gabart fait également partie de l’aventure en tant que partenaire de luxe. MerConcept, la société fondée par le marin, a notamment participé au développement du gréement du trimaran. « L’ADN de la course au large a été un élément clé dans la réussite de ce concept, grâce notamment à des transferts technologiques sans précédent vers le transport maritime »note le vainqueur du Vendée Globe 2012-2013. Les mâts de ce premier bateau seront notamment façonnés dans les moules de ceux de l’Ultim SVR Lazartigue, le trimaran de course de François Gabart.

Avec cette première unité, qui devrait être livrée en 2026 par le chantier australien Austal, la jeune entreprise promet de rallier la France aux Etats-Unis en moins de 15 jours. « y compris le chargement et le déchargement »précise Pierre-Arnaud Vallon. « Le transport à la voile peut également permettre de cibler des ports secondaires en contournant les ports encombrés par les porte-conteneurs. »explique le cofondateur. Dans ses cales, le trimaran devrait pouvoir transporter 500 tonnes de marchandises. Et la formule plaît aux clients. Vela a déjà signé des contrats avec le groupe de mode SMCP (Sandro, Maje, Claudie Pierlot, Fursac) et la maison de champagne Thiénot pour livrer vêtements et bouteilles outre-Atlantique.

Un marché en pleine croissance

Depuis plusieurs années, le transport de marchandises à la voile a le vent en poupe. En février 2024, le Canopée, premier grand cargo moderne à propulsion hybride, quittait le port du Havre pour livrer un étage de la fusée Ariane 6 à Kourou, en Guyane française. Ses quatre ailes, hautes d’une trentaine de mètres, devraient permettre de réduire d’environ 30 % la consommation moyenne de carburant à chaque traversée de l’Atlantique, selon son armateur. À la pointe de la Bretagne, la compagnie Grains de Sail a lancé son deuxième bateau en mars 2024. Début septembre, l’Anemos, premier cargo à voile de la compagnie Towt, a bouclé sa première traversée de l’Atlantique après 18 jours de mer.

La voile intéresse également les leaders du fret maritime. En 2022, CMA CGM a investi dans Neoline, une société qui doit assurer la rotation transatlantique entre les ports de Saint-Nazaire, Saint-Pierre-et-Miquelon, Baltimore et Halifax à partir d’un monocoque à voile de 136 mètres de long à partir de 2025.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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