« Une partie de l’immigration musulmane en Europe souffre d’oikophobie, de haine du lieu où l’on vit »
TRIBUNE – Dans un texte publié par la presse espagnole, et traduit pour la première fois en français, l’écrivain réfléchit à la manière dont l’immigration bouleverse profondément la civilisation européenne. Selon lui, le terme qu’il faudrait utiliser pour décrire l’attitude d’une partie de l’immigration musulmane est le mot grec « oikophobie », qui désigne la haine de son foyer, du lieu où l’on vit, et le refus d’en adopter les coutumes.
* Dernier livre publié : « L’Italien » (Gallimard, 2024).
Je suis assis à la terrasse d’un café dans une ville du nord de l’Italie et, en l’espace d’une demi-heure, je vois passer une dizaine de femmes musulmanes, le visage voilé à l’exception des yeux. Certaines tiennent des enfants par la main, d’autres portent des paniers de courses, et en les regardant, je pense à la froide fatalité de l’Histoire, au fait que la transformation géopolitique de la Méditerranée se fait désormais sur des embarcations de fortune, et que les vagues de migrants sont un facteur irréversible de civilisation. À une nouvelle Europe qui ne ressemble en rien aux autres. Mais quand on a un certain âge et qu’on a une bibliothèque, s’en rendre compte n’est ni dramatique ni terrible. L’Histoire est faite de civilisations effondrées, et nous n’avons pas toujours le privilège d’assister au déclin de l’une d’entre elles.
Il va sans dire que l’Europe a toujours été un espace mixte où les malheurs sont souvent arrivés…
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