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Adaptation au changement climatique : où en sommes-nous ?

Hausse des températures, montée du niveau de la mer, multiplication des tempêtes, des inondations voire des sécheresses, l’adaptation aux impacts du changement climatique constitue aujourd’hui un défi majeur pour nos sociétés. Consistant à anticiper les effets du changement climatique et à mettre en place des mesures d’adaptation à ces changements, qu’ils soient déjà observés ou prévus dans un futur proche, l’adaptation au changement climatique est un élément essentiel de la réponse globale. au changement climatique, complémentaire de l’atténuation, qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre pour limiter le réchauffement climatique ?

Comment se pose aujourd’hui cette question de l’adaptation au changement climatique ? Est-ce efficace ? Quelles sont les réalités et les limites des mesures mises en place ? Comment doit évoluer la réflexion sur ces questions ? Nos invités soulignent l’importance de s’éloigner d’une vision technique de l’adaptation pour aller vers un nouveau projet lié à une vision globale du territoire.

Terre au carré

55 minutes

Faut-il déplacer les villes, les villages, les ports, les stations balnéaires ou les industries situées en bord de mer et qui seront les premiers à devoir faire face à la montée des eaux ? C’est une question concrète que de nombreux territoires doivent déjà se poser et qui est au cœur de la réflexion sur l’adaptation. Mais que signifie s’adapter au changement climatique dans un monde qui se réchauffe, entre montée du niveau de la mer, hausse des températures, incendies, événements extrêmes ? Comment les territoires peuvent-ils rester habitables dans les décennies à venir ?

Avec :

  • Magali Reghezza-Zitt géographe, ancien membre du Haut Conseil pour le Climat.
  • Gonéri Le Cozannet chercheur au BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) sur les risques côtiers et le changement climatique et co-auteur de la partie II du 6e rapport du GIEC.

Le réchauffement à venir

Dans la trajectoire actuelle de réchauffement à l’horizon 2035/2040, le scénario du Haut Conseil du Climat et Météo France prévoit que certaines villes de France comme Strasbourg, Lyon ou Grenoble connaîtront plus d’un mois de canicule par an. Magali Reghezza-Zitt précise : « Aujourd’hui, nous connaissons à peine cinq à sept jours de canicule par an. Dans une quinzaine d’années, les épisodes caniculaires seront plus longs, plus intenses et plus fréquents. Les sécheresses, plus violentes. Et lorsque l’eau tombera du ciel, elle sera très concentrée avec le ruissellement urbain. Le réchauffement aura des conséquences sur le travail et les revenus. En 2035, votre budget, votre maison, votre véhicule seront impactés par le changement climatique. De nouvelles maladies apparaîtront. Nous avons déjà eu 1 600 cas de dengue indigène cette année. Le moustique qui transmet la maladie et vit normalement sous les tropiques est né en France métropolitaine. »

Adaptation des villes

Les vagues de chaleur, notamment dans les villes, où les effets sont amplifiés, font partie des enjeux majeurs d’adaptation. Gonéri Le Cozannet : « Des programmes de végétation pour atténuer la chaleur sont mis en place pour lutter contre ces îles. Cela passe par un changement de matériaux, pour avoir des surfaces blanches qui réfléchissent la chaleur. L’adaptation passe par l’encouragement de la marche et du vélo : les personnes en meilleure santé sont moins sensibles à ces canicules. »

Adaptation forestière

Les forêts sont des puits de carbone naturels et de bons alliés pour capter le carbone et atteindre la neutralité. Aujourd’hui, ils sont menacés par les incendies, les espèces envahissantes et les sécheresses. Magali Reghezza-Zitt : « Nous assistons déjà à des substitutions d’espèces d’arbres. Certaines espèces disparaissent et d’autres apparaissent. Des recherches sont en cours pour avoir des espèces plus résistantes. Des travaux étudient les modalités d’entretien des arbres anciens et des réflexions sur la plantation d’arbres sont menées. C’est une véritable course contre la montre pour protéger nos forêts. »

Contre les incendies

Contre les incendies, des plans de prévention existent. Magali Reghezza-Zitt : « Ils recommandent de ne pas forcément construire là où on construisait avant, de renforcer les moyens de lutte contre les incendies, d’adopter des comportements préventifs, de bien nettoyer autour des maisons, de sécuriser les points d’eau, etc. Ce que nous avons fait dans le Sud, après de nombreux incendies et donc de nombreuses adaptations réactives, nous devons le faire très très vite dans le Nord de la France. »

Protection des côtes

La prise de conscience au niveau des États est assez ancienne. Mais elle intègre désormais l’idée qu’on ne peut pas lutter contre la submersion par la protection. Un bon point selon Gonéri Le Cozannet : « La protection contre l’élévation du niveau de la mer s’est souvent faite au prix de la perte de nombreux écosystèmes côtiers, en construisant partout des digues qui ne laissaient plus d’espace aux marais, aux plages et aux dunes… Les acteurs de terrain des acteurs commencent à expérimenter d’autres solutions. Le Conservatoire du Littoral en France essaie d’autres moyens de retarder les effets de l’élévation du niveau de la mer. Ils s’appuient sur la nature qui reconstitue les écosystèmes côtiers. Cela montre que tant que le niveau de la mer ne monte pas trop vite, des choses très intéressantes, y compris pour le tourisme, peuvent être mises en place. »

Le reste est à écouter…

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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