Une gouvernance renouvelée chez LVMH
Comme chaque année à la mi-avril, l’assemblée générale de LVMH (propriétaire deInvestir) a investi les vastes espaces du Louvre dédiés aux défilés de mode. Cette fois, c’est un défilé de nombreux actionnaires et collaborateurs du groupe qui ont rempli la salle de débat, après un slalom le long d’un grand serpent de touristes attendant d’entrer dans le Musée.
Après le rappel des résultats de l’année dernière (publiés fin janvier) par Jean-Jacques Guiony, le directeur financier, a suivi la désormais traditionnelle vidéo de l’économiste Nicolas Bouzou sur la contribution de LVMH à l’économie française. Mais le « big money man » du groupe avait déjà annoncé la couleur : « certains disent que nous ne payons pas beaucoup d’impôts, mais nous payons près de 6 milliards d’euros, dont la moitié en France ! »
4,4 emplois générés en France
Selon l’économiste, LVMH génère en effet « une contribution positive directe et indirecte à l’économie française en termes d’emploi et de fiscalité. » Pour le premier, Nicolas Bouzou a évoqué le nombre de « 214 300 équivalents temps plein, soit une augmentation d’environ 50% par rapport à 2019. C’est supérieur aux atouts de villes comme Nantes, Nice ou Montpellier. » Au final, avec les emplois qui en résultent, la maison mère de Louis Vuitton et Hennessy génère « 4,4 emplois dans l’économie française » pour chacun de ses collaborateurs.
Plus généralement, Chantal Giamperlé, la directrice des ressources humaines, a indiqué que LVMH avait réalisé 60 000 recrutements dans le monde l’an dernier. dont plus de 39 000 jeunes, et créé 17 000 emplois. »
Quant au commerce extérieur, Nicolas Bouzou a évalué « Les exportations et ventes de LVMH aux touristes étrangers s’élèvent à 23,5 milliards d’euros, soit 4% des exportations françaises de biens, soit plus que le secteur des produits agricoles. »
Dans sa présentation stratégique, Bernard Arnault, le PDG, a évoqué « 118 ateliers de production et d’artisanat » de LVMH sur le territoire français mais aussi « les plus de 950 associations que nous avons aidées en 2023 « .
Sans donner de prévisions pour l’exercice qui commence (et dont le chiffre d’affaires du premier trimestre a été publié et commenté dans la soirée du 16 avril), le président du groupe a néanmoins assuré : « en 2024, nous tenterons d’accroître encore le leadership de LVMH sur le marché du luxe », appliquant le principe suivant : « quand on est numéro un mondial, il faut toujours se remettre en question (…) L’important pour notre groupe, c’est d’entretenir un esprit entrepreneurial. Nous devons continuer à travailler comme une petite entreprise familiale. Nous ne sommes pas une start-up mais il faut garder cet esprit, être très réactif, très mobile. »
Henri de Castries administrateur principal
Si Bernard Arnault a l’habitude de travailler avec des collaborateurs qui lui restent fidèles depuis des années, il a annoncé des changements importants en matière de gouvernance. C’est ainsi que Toni Belloni est monté pour la dernière fois sur le podium en tant que directeur général adjoint. » Cela fait longtemps, 23 ans ! Mais tu ne peux pas réussir en affaires si tu tournes », a déclaré le PDG de LVMH en rendant hommage à son bras droit. Longtemps applaudi par les salariés présents, Toni Belloni a été remplacé par Stéphane Bianchi, qui dirigeait depuis 2020 la division Montres & Joaillerie du groupe, qui a doublé de taille avec l’arrivée de Tiffany en 2021.
L’assemblée a par ailleurs élu trois nouveaux administrateurs, dont Frédéric et Alexandre Arnault, deux des trois plus jeunes fils du PDG de LVMH, qui rejoignent ainsi leurs aînés Delphine et Antoine. Les actionnaires ont également approuvé massivement la nomination d’Henri de Castries, l’ancien patron d’Axa, « un grand professionnel avec une vaste expérience internationale. Il sera notre administrateur principal », a précisé Bernard Arnault.
L’assemblée a finalement approuvé sans réserve le dividende de 13 euros proposé pour 2023. Le solde de 7,50 euros sera détaché mardi 23 avril, l’acompte ayant été versé en décembre dernier. Les actionnaires présents sont repartis avec un grand écrin orange contenant un Veuve Cliquot, de quoi rappeler à la foule de touristes présents au Louvre et ses alentours que LVMH n’était pas seulement la mode de Dior et Céline ou les sacs Vuitton, mais aussi les fines bulles de la mode française. la gastronomie.