« Une ambiance de malade » : les premiers « finishers » du Marathon pour Tous n’ont jamais vu une telle ferveur
Pour ses 31 ans ce samedi soir, Duncan Perrillat, 31 ans, a reçu le plus beau des cadeaux : un Marathon pour tous ! « C’est une ambiance de folie. Le plus fou c’est qu’il y a du monde tout le long du parcours. C’est une ambiance que tout le monde devrait vivre au moins une fois dans sa vie, ça donne tellement d’adrénaline », s’est-il réjoui quelques secondes après avoir franchi la ligne d’arrivée aux Invalides, vers 23h30.
Il a été l’un des premiers à boucler cette course historique sans classement. Il a tenté de « profiter au maximum » de ce bain de foule, « très impressionnant les dix premiers kilomètres des deux côtés de la piste ». « J’avais l’impression de participer au marathon des Jeux olympiques », soupire-t-il. Peu lui importe qu’il n’y ait pas de classement officiel à l’issue de cette épreuve qui ne compte pour rien.
« Une ambiance comme celle-là, ça vaut tous les classements », exulte-t-il, le débardeur trempé après avoir souffert, entre autres difficultés, sur la butte du Pavé-des-Gardes à Chaville (Hauts-de-Seine). Tous les « finishers » sont accueillis par une mascotte Phryge toujours sautillante qui n’hésite pas à faire des heures supplémentaires et un maître de cérémonie qui a des fourmis dans les fesses.
Un athlète américain arrive en première place
Le premier participant du Marathon pour Tous, parti à 21 heures de l’Hôtel de Ville, est arrivé aux Invalides à 23h24 précises, après 42,195 km d’efforts intensifs. Il s’appelle Jared Ward, il a 35 ans, c’est un athlète (professionnel) Américain originaire de Salt Lake City (Utah) qui a participé aux Jeux olympiques de Rio en 2016 et a terminé à la sixième place du marathon. Il a battu un Polonais.
Ses premiers mots entre deux gorgées d’eau salvatrices ? « Paris est beau ». Pour cette sortie nocturne, il a eu la chance d’être encouragé par ses enfants. Lui aussi a été charmé par les ovations du public, qui n’ont rien à envier à celles du marathon de New York, considéré comme le plus « bruyant » de la planète grâce au soutien de dizaines de milliers de spectateurs. Il n’est pas reparti avec une médaille d’or, mais il s’en moquait. Il était là « juste pour s’amuser ».
Robin Feigné, 35 ans, lui aussi dans le premier train de coureurs à l’arrivée, est sur un petit nuage. « Les dix premiers kilomètres sont extraordinaires », s’enthousiasme ce Parisien, membre du club des Barbès Runners. Contrairement à certains de ses camarades qui finissent soutenus par les bonnes âmes de la Croix-Rouge, assis dans un fauteuil roulant ou même s’écroulant sur le tapis bleu déroulé pour ces esclaves de la route, lui, il tient bon.
Les héros du samedi soir
Mais il a quand même souffert de la chaleur « au début ». « Il faut boire beaucoup et aller plus lentement », sourit-il. Au fil de ses déambulations, il a eu le temps d’apprécier le paysage, de se rendre compte que « la tour Eiffel est magnifique ». Sa plus belle image ? « Une rue de Rivoli bondée » qui, grâce à la ferveur, fait de chaque marathonien un héros du samedi soir.
La Britannique Paula Radcliffe, ancienne détentrice du record du monde du marathon (2h15) est elle aussi aux anges. Elle a profité de la vue sur le bassin des montgolfières et, au passage, sur la Dame de fer. « Je ne l’oublierai jamais », promet-elle avant d’aller vite se récupérer. Car ce dimanche matin, un marathon cathodique l’attend quasiment à l’aube : elle sera commentatrice du marathon féminin pour la chaîne britannique BBC.