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un statut unique depuis les Accords de Nouméa

Pour mettre fin aux violences des années 1980, des discussions sont organisées entre l’État français et l’archipel. Ils aboutissent aux Accords de Nouméa en 1988 qui définissent le nouveau statut du territoire.

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Un drapeau de la Nouvelle-Calédonie.  (THÉO ROUBY / AFP)

A l’origine des tensions en Nouvelle-Calédonie, une réforme électorale pour les élections provinciales, très sensible pour les représentants kanak. Elle ravive des tensions latentes sur ce territoire français au statut particulier.

Il s’agit d’un statut unique en son genre, inscrit dans la Constitution du Ve République, en vigueur depuis l’adoption en 1998 des Accords de Nouméa et la loi organique de 1999 : la Nouvelle-Calédonie dispose de son propre pouvoir exécutif, un gouvernement collégial qui agit en lieu et place de l’État français. Il est élu par un congrès de l’archipel, assemblée qui peut promulguer des lois.

L’État français reste responsable des compétences souveraines : justice, ordre public, défense, monnaie et affaires étrangères.

Dans les années 1980, l’archipel connaît une éruption de violence, alors que depuis plusieurs années, la tension est vive entre les Kanaks (les indigènes) et les Caldoches (les Européens). Ces derniers contrôlent les terres et les ressources en nickel, un métal dont l’extraction est le cœur de l’économie calédonienne.

Un mouvement indépendantiste se crée et les violences culminent avec le drame d’Ouvéa en 1988, lorsque les gendarmes sont retenus par des indépendantistes du FNLKS – le Front de libération nationale kanak et socialiste -. La prise d’otages se termine dans le sang.

Une mission de conciliation est alors lancée. Un mois après le drame, les accords de Matignon sont signés et la paix revient. Le texte prévoit la création de provinces pour rééquilibrer le développement de l’archipel et un référendum sur l’indépendance du territoire, dix ans plus tard.

Mais ce référendum n’a pas été organisé en 1998, remplacé par les accords de Nouméa. Pour éviter un vote décisif, Paris a ouvert des discussions en 1996 et proposé un nouveau processus de décolonisation, créant ce statut spécial que nous connaissons aujourd’hui et reportant de 20 ans les référendums d’autodétermination.

Les indépendantistes acceptent, en échange de la prise de contrôle par les Kanaks d’une partie de l’industrie du nickel dans le nord de l’archipel.

Les référendums ont finalement eu lieu en 2018, 2020 et 2022. Tous rejettent l’indépendance, mais le dernier vote, en 2022, a été boycotté par les indépendantistes. Les tensions ne se sont pas apaisées, bien au contraire. L’opposition entre Kanaks et Caldoches est relancée avec la réforme en cours, destinée à élargir l’électorat.

Les Kanaks craignent que leur influence électorale ne diminue au profit des Caldoches avec l’inclusion de 25 000 nouveaux électeurs, arrivés sur l’archipel après les accords de Nouméa.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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