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Marylène Teulier, du Bowling du Rouergue à Onet-le-Château à la direction des missiles à Paris

La Castonétoise, fille de Maurice, constructeur de l’établissement en 1971, a servi pendant plus de trente ans à la direction générale de l’armement. Reconnue comme spécialiste du protocole officiel et de l’événementiel, elle continue d’effectuer diverses missions.

Question à 15,24 € : A l’origine, qu’est-ce qui sortait de terre sur le site de l’actuel hôtel Bastide, au Bowling du Rouergue, sur la commune d’Onet-le-Château ? Non, pas une discothèque. Non, pas un entrepôt. Fini le monument à la gloire d’un personnage local… Il y avait tout simplement un court de tennis.

Pas municipal, mais le terrain privé de Maurice Teulier, le propriétaire. Géomètre de formation devenu entrepreneur de travaux publics, ce Ruthène y possédait la maison familiale et son dépôt. Ayant encore un petit terrain sur ce site, il réfléchit à ce qu’il pourrait en faire. Avec son ami Jacky Séguret, il a donné naissance à un bowling, auquel il a rattaché un restaurant, car il trouvait qu’il ne mangeait pas bien à Rodez. C’était en 1971.

Cette aventure dura quatre ans, avant la vente de l’ensemble à la famille Bastide, originaire de Nasbinals et qui tient toujours les rênes. Marylène Teulier n’a pas oublié, elle connaît cette histoire comme sa poche. Fille de l’ancien propriétaire, avec sa sœur Sabine (aujourd’hui basée près de Bordeaux), elle a frappé la balle jaune…

«J’ai été parachuté d’en haut!»

Née à Millau, d’une mère millauoise, qui a longtemps tenu un magasin de vêtements pour enfants, rue d’Armagnac à Rodez, et d’un père originaire de la capitale (ils se sont rencontrés lors d’un chantier du barrage de Pareloup), elle a passé sa première sept ans à Nevers, dans la Nièvre, avant de revenir à Rodez. Elle n’a pas oublié : « Un vrai choc pour moi ! »

Après une scolarité traditionnelle, elle obtient à 17 ans un baccalauréat en littérature. Sans idée précise pour l’avenir : « Je ne savais pas trop ce que c’était mais je me voyais dans la communication à Paris. Par exemple, attachée de presse chez Cosmopolitan. Elle a choisi la voie universitaire, avec l’IAE (l’Institut de Commerce et d’Entreprise). Administration, aujourd’hui Ecole Universitaire de Management) de Toulouse et Sciences Po.

Après avoir été chef d’entreprise dans des pubs et des cinémas, elle rejoint en 1982 les rangs de la Direction générale de l’armement, à Balard, à Paris. D’abord comme assistant de communication pour le département missiles et espace, puis chef des relations extérieures et enfin chef du bureau des salons et du protocole.

Elle se souvient : « C’était l’époque de Charles Hernu, ancien journaliste, nommé ministre de la Défense. Un ami m’a dit : ‘Ils cherchent quelqu’un comme toi !’ poste à la direction des machines. J’ai dit que je ne connaissais rien aux chars et on m’a dit que les machines étaient des missiles. J’ai été parachuté d’en haut avec l’accueil des journalistes voulant visiter l’essentiel, sans trop de détails.

« Du bon sens, les pieds sur terre »

Elle hérite ensuite des relations publiques internationales, avec la présence de la DGA sur les salons. Celle du Bourget, avec un stand de 2 000 m2 qu’elle a créé, mais aussi Singapour, Dubaï, New Delhi, la Libye, le Brésil, l’Afrique du Sud… Elle a rendu les armes en 2014, mais elle n’a cependant pas quitté le devant de la scène. .

Spécialiste du protocole et de l’événementiel officiels, elle est chargée de l’accueil et de la programmation de hautes autorités françaises et étrangères invitées lors des grands événements nationaux et internationaux. Elle l’enseigne aux entreprises, aux instituts de formation… Marylène Teulier a gardé des liens « très forts » avec l’Aveyron. Elle cherche même une maison près de Castelnau-Pégayrols, berceau de sa famille maternelle. Elle partage cet amour du pays avec sa fille Audrey, avocate à Paris, et ses deux petits-enfants.

«Ma fille est très marquée, trouve important pour elle d’avoir connu ce système de pensée, confirme-t-elle. Elle parle souvent de bon sens, de ses pieds sur terre.» Et puis de préciser : « Je suis d’accord avec elle ». N’ayant plus d’ancrage dans le département, Marylène Teulier a choisi… l’hôtel Bastide, au Bowling du Rouergue, pour ses séjours en Aveyron. Ça me rappelle de beaux souvenirs !

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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