un ouvrier de 24 ans prendra sa retraite à 66 ans en cas de victoire du RN, la gauche et la macronie ironisent
Lors d’un débat réunissant mardi soir des représentants des trois principaux blocs politiques sur TF1, Jordan Bardella a fait des « carrières longues » une « priorité » de sa future politique s’il obtenait la majorité absolue.
Voici à nouveau la question brûlante des retraites. Un an après l’adoption de la réforme d’Emmanuel Macron, qui a porté l’âge légal de départ à 64 ans, le sujet est revenu sur le devant de la scène mardi soir lors d’un débat organisé sur TF1 entre Gabriel Attal, Jordan Bardella et Manuel Bompard, cinq jours avant les législatives anticipées. élections. En cas de victoire du Rassemblement national le 7 juillet, le président du parti nationaliste entend mettre le « priorité » sur le « de longues carrières ».
« J’espère que ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans, car ce sont ceux qui ont les métiers les plus difficiles, pourront repartir avec une durée de cotisation de 40 ans et un âge légal de retraite à 60 ans », a expliqué l’eurodéputé réélu il y a à peine trois semaines. Au-delà de cette barre symbolique, le leader du RN promet « une progression qui s’articulera autour d’un âge charnière de 62 ans et 42 ans. » Répondant à une question précédente sur un exemple spécifique, Jordan Bardella a déclaré : « A 24 ans, vous repartirez avec 42 ans de cotisations, soit 66 ans. » Soit deux ans de plus que le plafond imposé par la précédente réforme passée dans la douleur, et à laquelle le RN s’attaque encore de toutes ses forces. Ce dernier serait également « socialement injuste et économiquement inefficace ».
Gagnants et perdants
Le RN serait-il incohérent ? Non, répond Jordan Bardella qui assume ce décalage. « Quand on commence à travailler plus tard, il est normal que l’on doive travailler plus tard. Quand on a commencé à travailler très tôt, le choix budgétaire (1,6 milliard d’euros, selon le RN) il faut faire pour donner la priorité à ces Français”a ajouté le patron du RN que ces changements entraîneraient « par définition » perdants et gagnants.
Une progressivité tardive qui a donné matière à réflexion à la gauche et à la macronie, qui attendaient de voir le favori du scrutin être mis en difficulté. « Quelle confession de Bardella ! Encore pire que Macron. Et les députés d’extrême droite en arrière-plan qui regardent leurs pompes… », a ironisé le sénateur PCF de Paris Ian Brossat. Son collègue député PS Boris Vallaud se moquait : « Hier, le Rassemblement national a promis d’abroger la réforme de la retraite à 64 ans. Aujourd’hui, le RN défend… la retraite à 66 ans. Le programme de Bardella, c’est le Revirement national. » «Ils veulent donc abroger la réforme injuste des retraites pour aggraver la situation!» a ajouté la patronne des Verts Marine Tondelier.
Mêmes commentaires piquants du camp présidentiel. Le maire de Nice Horizons Christian Estrosi a vu un Jordan Bardella « poussé dans ses retranchements et confronté à ses contradictions »qui a montré ce qu’est «progrès social version RN». « Si jamais nous recherchons quelqu’un qui ait quelque chose à comprendre au programme de Bardella et du Front populaire sur les retraites. 64, 66, 67 ans ?, a également grincé le ministre délégué chargé du Logement Guillaume Kasparian. L’ancienne présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a critiqué le double standard du programme RN : « Retraite à 60 ans sur TikTok et à 66 IRL (dans la vraie vie, NDLR). »